« Des nouvelles de » : Gilles Madelénat

France Waterpolo est parti prendre des nouvelles d’un ancien acteur fort du water-polo français, Gilles Madelénat. Aujourd’hui plus ou moins éloigné des bassins, l’ancien international (de 1989 à 1996) garde toujours un regard attentif sur le water-polo français. Le parcours de l’ancien joueur emblématique des Dauphins de Sète (16 saisons jouées) est plutôt bien garni en tant que joueur (championnat d’Europe Athènes 1991, championnat du monde Perth 1991,  jeux olympiques de Barcelone 1992…), mais aussi en tant qu’entraineur (bataillon de Joinville, équipe de France jeunes, INSEP).

 

Es tu toujours dans le milieu du water-polo ?

​Tout d’abord merci à France Waterpolo d’avoir pensé à moi et de prendre de mes nouvelles.
Pour répondre à la question, tout dépend de quel milieu on parle. Je suis toujours entraineur-joueur au club du Cotentin Natation des Pieux, avec un entrainement par semaine sous forme loisir avec un groupe d’une petite trentaine de poloistes inscrits. On a 4 tournois dans l’année avec les clubs du département et limitrophes, plus des échanges avec l’ile anglo-normande de jersey où nous nous rendons chaque année pour un week-end polo/surf.



 Qu’as tu fait après ton départ de l’INSEP ?

​J’ai muté à la DDCS de la Manche à Saint Lô où je suis resté 2 ans, n’ayant pas assez de points la première année pour réintégrer l’Éducation Nationale dans l’établissement de mon choix. J’ai rempli les fonctions de CTP (Conseiller Technique et Pédagogique) en travaillant sur le développement des activités de la natation (CAEP MNS, BNSSA, BSB, relations avec les clubs…), du contrôle des établissements d’activités sportives (centres équestres, salle de remise en forme…) ; je pouvais organiser mon temps un peu comme je voulais…

 

Que fais tu aujourd’hui ?

Depuis septembre 2012, je suis professeur d’EPS au Collège Lucien Goubert de Flamanville (50). Un petit Collège assez familial et très dynamique au niveau de l’EPS qui possède des installations sportives au top , avec deux gymnases dont un tout neuf de niveau régional et un mur d’escalade de niveau national.
On a deux sections sportives (surf et rugby) et une association sportive « natation et activités aquatiques » que j’anime tous les vendredis midi et qui compte aujourd’hui 50 licenciés de la 6ème à la 3ème. Je prends tous les candidats, du non nageur au nageur confirmé.
​Ceux qui me connaissent savent que l’activité physique, le sport font partie intégrante de ma vie, et que je ne peux pas l’imaginer sans. Aujourd’hui mon activité principale, c’est le surf et je m’organise en fonction des prévisions, en essayant d’y aller autant que possible. Sinon toujours un peu de musculation, de polo, de nage en mer, footing et toutes activités possibles avec les élèves et mes enfants. Dans un autre registre, je fais également parti d’un groupe de blues rock, les « Garmick’s, j’assure la partie chant et harmonica. Nous répétons une fois par semaine et nous nous produisons lors de soirées publics ou privées, bars, fêtes diverses ou festivals du coin.

 

As tu éventuellement des projets futurs dans le water-polo ?

​J’ai un ancien projet qui j’espère verra le jour dans un futur proche, avant fin 2017.

 

Qu’as tu pensé de la qualification et de la prestation des français aux JO ?

​Très content pour les joueurs. En plus du travail effectué dans les clubs, elle est l’aboutissement d’une politique fédérale et d’un projet démarré en 2000 à Bombannes avec les générations 85/87. La création de l’INSEP nouvelle formule, avec le renouvellement des générations à 2 ans de leur premier championnat d’Europe, qualification devrais-je dire. Mais aussi et surtout avec des préparations des collectifs France, dés 15 ans, conséquentes en cohérence avec l’objectif visé. Cette expérience internationale acquise en juniors en a fait de bons séniors qui se sont ensuite bien préparés pour décrocher une qualification méritée.
​Je n’ai pas pu voir tous les matchs, mais sur ce que j’ai vu, j’ai trouvé une équipe bien en place défensivement prenant très peu de risques en contre attaque ou en attaque placée, avec peu d’automatismes ou d’enchainements offensifs. Il y a eu peu de buts encaissés certes, mais trop peu de buts marqués, la conséquence de mauvais choix au niveau des secteurs de tir qui débouche sur un pourcentage de réussite très faible et inhabituel pour certains joueurs cadres. Vu de l’extérieur elle a donné l’impression de jouer pour faire bonne figure et de ne pas jouer son va tout pour gagner. Concernant la victoire contre la Croatie, les connaisseurs savaient à l’avance que les croates ne gagneraient pas pour éviter les serbes.


Quel regard portes tu sur la formation aujourd’hui ?

​La formation des jeunes est bonne dans certains clubs, d’autres n’ont pas toujours les moyens de leurs ambitions à plusieurs niveaux. La formations de cadres et d’entraineurs fait toujours défaut…

Quel est ton avis sur le water-polo français aujourd’hui ? (équipe de France, championnat, ligue …)

​Concernant l’Équipe de France A, elle se prépare toujours activement pour les échéances internationales et les championnats du monde de juillet prochain dans une poule difficile. Je trouve dommage que l’on n’ait pas gardé en place Florian (Bruzzo) qui aurait mérité poursuivre l’aventure plus longtemps… Je lui souhaite le même parcours avec les filles, ce qui ne sera pas évident du tout.
​Je constate de loin que les équipes de France de jeunes sont un peu « sacrifiées » en terme de préparation, que depuis 2001 c’est la 1ère fois qu’une équipe de France ne se qualifie pas pour un championnat d’Europe. Si les séniors actuels avaient eu les mêmes préparations qu’aujourd’hui, ils ne se seraient jamais qualifiés aux Jeux.
​On est bien parti pour avoir les Jeux en 2024, et à part quelques vieux trentenaires comme Enzo Khasz (qui aura 31 ans), qui pourront encore être présents, ce sont les générations actuellement en manque d’expérience internationale qui devront composer l’équipe. Je ne suis pas sur qu’après l’annonce de la ville hôte en septembre, il y aura assez de temps et de moyens pour rattraper ce manque d’expérience. Peut-être que les naturalisations futures aideront à combler ce retard ?
​Il m’arrive de voir quelques rares matchs de championnat, images, résumés de rencontres. Peu de nouveautés au niveau du jeu en général, peu de prises de risques… Je commence à connaître de moins en moins de joueurs et je constate avec regrets le retour en masse de joueurs étrangers, moyens en plus, qui prennent dans certaines équipes la place et du temps de jeu à nos jeunes français. Encore de l’expérience en moins….
​Pour le reste je ne sais pas si l’ambiance générale du polo est bonne ou pas, si c’est encore parfois le chacun pour soi et les querelles de clochers. Je suis un peu surpris de voir certains arbitres que j’ai vu débuter, siffler sur des matchs à enjeux en élite, mérité ou pas je ne peux le dire…
​J’en profite pour saluer au passage les joueurs, entraineurs, dirigeants, bénévoles et arbitres que j’ai côtoyé et apprécié dans le passé, en espérant les recroiser un de ces jours autour d’un bassin ou d’une bière!


On va clôturer cet entretien par la fameuse question « vachement con », demain tu as le choix … un Olympia avec les « Garmick’s » ou une finale d’une grande compétition internationale à la tête des bleus ?

La finale d’abord et ensuite le concert pour fêter ça.

Actualités 6 mars 2017