Ugo Crousillat : s’interroger sur les manquements pour ne pas que cela se reproduise

Interview d’Ugo Crousillat

joueur de Marseille et de l’équipe de France Masculine

Une semaine après le dernier match de l’équipe de France masculine dans ces Championnats d’Europe de Budapest, nous avons contacté Ugo Crousillat, le capitaine, pour nous faire un bilan de la compétition et nous évoquer l’avenir des Bleus.

Crédits Photo : Instagram Ugo Crousillat

France Water-Polo : On attendait beaucoup de l’équipe de France et pourtant vous avez terminé à la 13eme place. Quel est le bilan de ces Championnats d’Europe ?

Ugo Crousillat : On aurait aimé valider notre billet pour le Tournoi Olympique et forcément, on a été très déçus après la défaite dès le premier match. On savait qu’il était capital. On avait même pour objectif de faire un Top 8 européen. La déception a donc été énorme. Le bilan est forcément négatif. Il va maintenant falloir s’interroger sur les manquements pour ne pas que cela se reproduise. Le sport de haut niveau est fait de victoires et d’échecs. Là on a subi un échec et il falloir vite rebondir pour être prêts lors des prochaines compétitions et notamment Paris 2024.

FWP : Vous avez manqué votre entrée face à la Géorgie. Pourtant, vous sembliez fin prêts après le dernier tournoi de préparation. Que s’est il passé ?

UC : Il y a plusieurs paramètres qui rentrent en jeu. Tout d’abord, les premiers matchs de ce genre de compétition ne sont jamais faciles à aborder. Ensuite, je pense que beaucoup ont sous estimé la Géorgie et pourtant c’est une belle équipe. Elle a fait de bons championnats d’Europe. Les Géorgiens jouent la Champions League tous ensemble, travaillent ensemble et ont également naturalisé quatre joueurs de très haut niveau. Donc, même si je reste persuadé que nous restons meilleurs que eux, on n’a pas su les battre le jour J. Après, il y a aussi l’arbitrage qui a été choquant dira-t-on.

FWP : Ton penalty « manqué » a beaucoup fait parler, et pas seulement en France. Est-ce, selon toi, le tournant du match ?

UC : C’est difficile de dire si c’était le tournant du match et de toute façon cela ne changerait rien de le savoir. Ce qui est clair c’est que c’était à un moment important où on menait 3-2 et en cas de but cela aurait fait 4-2. On perdait 0-2 et cela signifiait donc qu’on leur aurait mis un 4-0. On aurait été dans une bien meilleure dynamique et dans une position plus favorable. Mais encore une fois, on ne sait pas si cela aurait changé le cours du match. C’est une déception énorme et qui laisse en plus un sentiment d’injustice.

FWP : Malgré cette défaite, qui vous a coûté la qualification pour les huitièmes de finale, vous avez montré d’excellentes choses et prouvé que vous étiez capables de rivaliser avec les plus grands. Où en est la France par rapport au niveau mondial ?

UC : Le fait d’avoir montré ces belles choses est encourageant. Cela prouve qu’on a une belle équipe qui n’a rien lâché et qui a fait preuve de beaucoup de caractère. C’est d’autant plus rageant car ça montre que notre vraie place n’est pas dans les places de 13 à 16.

C’est compliqué de situer la France par rapport au niveau mondial. Je pense qu’on est encore un peu loin des trois ou quatre meilleures nations mais on se rapproche de celles qui sont 5-6. On est plusieurs pays dans ce cas là, comme l’Allemagne, les Pays-Bas ou la Géorgie. On a de quoi mettre ces nations derrière nous dans le futur.

FWP : Normalement, seuls quatre pays européens sont qualifiés pour le TQO. En 2016, on en comptait neuf. A-t-on encore un espoir d’y participer ?

UC : On a toujours un mini espoir mais on ne veut pas trop y penser pour éviter d’être déçus. Malheureusement on n’est plus maitre de notre destin. On sera fixés les prochains jours. Pour le moment, on se concentre sur l’avenir.

FWP : Bien que l’équipe soit jeune, certains ont déjà dépassé la trentaine. A quoi va ressembler l’équipe de France pour le prochain cycle olympique ?

UC : C’est vrai que certains ont dépassé la trentaine, mais ils ont montré qu’ils avaient toujours le niveau. Pour le reste, c’est au sélectionneur et son staff de voir ça.

FWP : Comme tu le sais, nous terminons souvent nos interviews par la question « vachement con ». Ferons nous une médaille en 2024 ?

UC : Si je dis oui, on va me prendre pour un fou, surtout après cette 13ème place. Mais j’ai envie d’y croire. On va se donner les moyens d’y arriver, mais il faudra que tout le monde s’y mette. On va travailler pour en tout cas. Tout le monde le pense et en rêve.

Actualités 30 janvier 2020