Toma Rodin : « si je recevais une convocation, j’irai avec plaisir »

Interview de Toma Rodin

Réalisée par France Water-polo

 

Toma Rodin, le natif de Nice, s’est exilé cette saison en Croatie, et plus exactement à Mornar. A 27 ans, il a déjà une carrière bien riche. Après avoir fait ses classes à l’ONN, avec qui il remporte plusieurs titres de Champion de France dans les jeunes catégories, c’est tout naturellement qu’il intègre l’équipe première, à 20 ans. Il endossera même le rôle de capitaine de 2009 à 2016. Vainqueur de la Coupe de la Ligue (2014 et 2016), deux fois vice Champion de France (2009 et 2016) et 4 fois 3ème (2011, 2012, 2013 et 2015), il ne lui aura manqué que le titre National pour combler sa carrière en France. Avec l’équipe Nationale, il participe à 2 Championnats d’Europe Cadet (Malte en 2006 et Istanbul en 2007) où l’équipe de France prend respectivement la 10ème et la 9ème place et fera même des débuts en équipe de France A, en 2016, à l’occasion du match de World League face au Monténégro.

Nous le remercions de nous avoir accordé de son temps pour répondre à nos questions. Vous aurez d’ailleurs la possibilité de le suivre lors de nos prochaines rubriques « les Français à l’étranger ».

 

Qu’est ce qui t’a motivé à quitter Nice pour Mornar (Croatie). Est ce personnel ou un Challenge sportif ?
Un peu les deux… Depuis tout petit je rêvais de pouvoir, un jour, jouer en Croatie où le water-polo a une place très importante dans le milieu du sport. Mais ma principale motivation a été de rejoindre ma copine. L’année dernière environ 1000km nous séparaient et ce fut assez difficile, même si je la rejoignais quelques fois et qu’elle venait chez moi. L’option pour qu’elle vienne a Nice était possible mais pour elle qui est chanteuse en Croatie ça aurait été risqué pour sa carrière. Donc la meilleur solution pour nous a été celle là. Elle fait ce qu’elle aime, moi aussi et nous sommes heureux !

 

Comment as tu été contacté et comment s’est passé ton accueil au sein de ton nouveau club ?

Jure Marelja, qui joue aujourd’hui à Kazan (Russie) et que je vois chaque été en Croatie, m’a mis en contact avec le club. Comme moi il joue au poste de pointe et il a porté les couleurs de Mornar Split pendant de nombreuses années. Le club cherchait justement une pointe et il m’a présenté au coach et au directeur.

Mes nouveaux coéquipiers m’ont très bien accueilli et l’ambiance au sein du groupe est au top. Le fait que je parle le croate a naturellement facilité la chose.
La ligue adriatique regroupe les meilleures équipes de plusieurs pays qui bordent la mer Adriatique, c’est bien ça ? Comment sont choisis ces clubs ? Existe-t-il un championnat national malgré tout ?

La ligue adriatique est devenue la ligue régionale. Les clubs serbes ont eux aussi décidé de rejoindre ce championnat pour avoir le plus de matchs intéressants possible et faire progresser les jeunes. Il existe maintenant 2 ligues régionales A1 et A2. Les 4 meilleurs clubs de la ligue A1 se qualifient pour le Final Four de la ligue régionale et le dernier joue contre le deuxième de la ligue A2 pour un match de barrage aller/retour. Le premier de la ligue A2 accède directement en ligue A1 car nous sommes 11 clubs cette année au lieu de 12 auparavant. Une fois la ligue régionale terminée chaque pays commence le championnat national avec, comme base, le classement des ligues A1 et A2.

 

Pour mieux nous rendre compte, à quelle place serait Mornar si vous participiez au championnat de Pro A ? 

Je pense que nous serions un candidat sérieux au top 4. Contre Marseille au deuxième tour de qualification d’Euro League nous avons perdu de 2 buts sachant que nous étions dans une petite période de crise avec beaucoup de joueurs blessés et en enchaînant des contre-performances. Aujourd’hui les résultats sont très bons et les blessés seront guéris après les fêtes.

 

Quelle est la grande différence entre la Croatie et la France au niveau du Water-polo ?

Le water-polo, en Croatie, est très suivi par les médias mais pas que… N’importe quelle personne dans la rue connait les règles et comment se joue le water-polo. L’été il y a des terrains dans pratiquement chaque ville et village de la côte Croate. C’est le paradis pour un poliste.

 

Tu vas revenir en France plus tard ?

Je ne sais pas. Pour l’instant je suis en Croatie et tout se passe très bien. Maintenant je ne me prends pas trop la tête pour ça, j’ai la chance d’être chez moi en France comme en Croatie.

 

Et l’équipe de France, c’est dans un coin de ta tête ?

Oui, comme tout joueur de haut niveau. J’ai eu la chance de participer à deux matchs de World League la saison passée. Cela fait maintenant parti de mes meilleurs souvenirs de poloïste. Notamment le dernier match contre l’Espagne à Limoges où nous avions perdu d’un but mais l’organisation et l’ambiance pendant le match avait été incroyable. Maintenant je reste conscient qu’il y a déjà de très bons joueurs en équipe de France, surtout a mon poste ! Mais si je recevais une convocation j’irais avec plaisir !

 

On a coutume de terminer nos interviews par la question « Vachement con » : Si tu devais ramener un joueur français dans ton équipe, qui choisirais tu, et pourquoi ?

Arnaud Jablonski. Parce qu’il adore les plats croates et qu’il a la mentalité et surtout le niveau pour jouer avec nous.

Actualités 10 janvier 2017