Retour sur le match : FRANCE – SERBIE

Un tout autre visage

Ils avaient prévenu « On ne va rien lâcher ». C’est une équipe de France remobilisée qui s’est présentée à la Kombank Aréna ce jeudi soir contre la Serbie. Peut-être le match le plus dur et le plus impressionnant à jouer avec 11 000 spectateurs derrière des serbes champions du monde et d’Europe en titre. Au final, l’équipe de France a fait jeu égal avec la Serbie pendant trois périodes.

Une première période de feu des français appliqués en attaque et en défense, remportée 4-3. Vexés, les serbes vont se reprendre dans cette deuxième période pour prendre l’avantage d’un tout petit but (7-6). Au moment de l’égalisation des tricolores dans la troisième période par Ugo Crousillat (7-7), tout laisse à penser qu’il y a peut être quelque chose à aller chercher. Les serbes vont remporter tout de même cette troisième période pour accentuer leur avance de trois buts (10-7). Les français attaquent la quatrième période avec l’envie de revenir mais peut-être un peu essoufflés par le rythme du match.

La machine serbe est en marche et se fait ressentir dans cette ultime période (6-1). Nos bleus n’ont pas à rougir de cette défaite, car ils ont livré une bien belle bataille contre la meilleure équipe du monde et peuvent regarder vers l’avenir. Oui cette équipe ne va rien lâcher !

 

Retrouvez les statistiques du match

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Photo : FFN/M.DUMERGUE

Réaction des joueurs

Rémi Garsau : Il y avait plusieurs mots d’ordre ce soir : de l’honneur et de la fierté, après la prestation contre les Croates, mais aussi se faire plaisir, ce n’est pas tous les jours qu’on joue devant plus de 10000 personnes, qui plus est en Serbie face aux champions du monde en titre. Il fallait se lâcher, avoir confiance en nos forces et ne pas hésiter. Ce qui a changé ? Pas grand chose… l’état d’esprit surtout, mais ça compte énormément. On a fait deux belles périodes, malheureusement, on est un peu retombé dans nos travers en 2ème mi-temps. On a encore demain pour faire des ajustements, et pour se préparer pour le 1/8 de finale.

 

Rémi Saudadier : Notre prestation contre les Croates avait été honteuse. On avait à cœur de corriger nos erreurs, de montrer notre vrai visage et de montrer que l’on était capable de rivaliser avec n’importe quelle équipe. Je ne sais pas si les serbes nous ont pris de haut, mais on a bien entamé le match. On est resté concentré et on a respecté les consignes qui nous ont été demandées. On a été solidaires dans les différents secteurs de jeu et on a ainsi pu rivaliser sur trois périodes. Après, notre manque d’expérience à ce niveau et la qualité de cette équipe ont fait qu’ils ont pris le dessus sur la dernière période. On prend un sévère 6-1 qui, du coup, gâche un peu notre prestation. Après, le plaisir a été au rendez-vous, avec une ambiance formidable. Jouer devant plus de 11000 personnes, qui en plus vous sifflent pendant trois périodes parce que le résultat est serré, veut dire qu’on a été pris au sérieux. C’était la cerise sur le gâteau. Maintenant ça reste quand même une défaite et on va vite se reconcentrer, car un match important face au Monténégro nous attend.

 

Mehdi Marzouki : A 7-7 en 3ème période on était bien et on s’est dit qu’il y avait quelque chose à faire et qu’il ne fallait pas lâcher. Après, on savait que c’était une équipe d’expérience et qu’ils avaient un peu plus de joueurs que nous. Ils tournent plus. Sur la fin ça a donc été plus difficile. En plus, ils ont beaucoup plus l’habitude et l’expérience que nous sur ce genre de match. Dans leur Championnat, tous les matchs sont serrés, ce qui n’est pas le cas en championnat de France. On a joué devant 11 000 personnes, chez eux… Ils sont quasiment tous champions du monde et d’Europe. Physiquement on était beaucoup plus fatigués. On a certains joueurs qui jouent beaucoup plus que d’autres et la fin de match est, du coup, beaucoup plus difficile. La pression et la fatigue font qu’on est moins précis et ils ont joué sur nos erreurs en 4ème période. Après la gifle qu’on s’était pris contre la Croatie, on avait à coeur de montrer un nouveau visage de l’équipe de France. On n’a pas abordé le match de la même manière. Face aux Croates on s’est mis la pression en se disant qu’il fallait gagner. Là on a joué relâchés et, surtout, on a respecté les consignes, chose qu’on n’avait pas fait il y a deux jours. On a tous joué dans le même système de jeu jusqu’au bout. Après, c’est sûr que quand on perd on est quand même dégouté parce qu’on joue chaque match pour gagner. Je pense que le score ne reflète pas le match. On est très content d’avoir fait ces trois périodes. C’est prometteur pour la suite et j’espère qu’on va refaire ça contre le Monténégro.

 

Romain Blary : Ce soir on a joué au water-polo. Je ne sais pas si on les a fait douter, mais au moins on n’a rien à se reprocher. On est sorti du match en ayant la sensation d’avoir tout donné, donc à partir de là, il n’y a pas de regrets. C’était important de proposer quelque chose après notre « non » match contre la Croatie.

 

Ugo Crousillat : On a montré notre vrai visage et notre vrai niveau pendant trois périodes. La dernière était difficile physiquement et on est fier d’avoir tenu tête, pendant trois périodes, à la meilleure équipe du monde. Mais ça reste une défaite ! On va essayer de se servir du positif pour le match face au Monténégro. Mais n’oublions pas que le Montenegro reste une des meilleures équipe du monde.

Actualités 15 janvier 2016