Nationale 1, bilan de la saison (2/4)

On continue notre bilan de la saison du championnat Nationale 1 avec pour ce deuxième article un focus sur Denain, Givors et Mulhouse.

Denain s’inquiète pour la suite.

Menés par Frédéric Houdelet, les joueurs denaisiens ont réussi à arracher 5 victoires, 7 défaites et 1 match nul. Ces résultats s’expliquent notamment par l’absence de certains joueurs importants lors des déplacements. Cela s’est soldé par des défaites à Pont-De-Claix, Givors ou Moulins. Ils finissent sur un match nul à Mulhouse. On peut néanmoins noter leur victoire face à l’équipe de Livry ou du Racing.

Frédéric Houdelet nous fait un retour sur la saison : « Je trouve qu’on était en progression, même à l’extérieur. On était parti avec un groupe diminué par rapport à l’année dernière et les joueurs ont mis du temps à comprendre qu’ils pouvaient être bons. Je pense que ça s’est beaucoup traduit à la maison. Par exemple, on a beaucoup emmerdé Aix, on bat Livry… On n’a qu’une seule défaite à la maison, donc c’est quand même pas mal. On a vraiment pris conscience je pense qu’à la maison on pouvait être très bons ; il ne faut pas avoir peur des mots parfois. Très cohérent derrière, très cohérent devant ; je pense que ça on était capable de le faire. À l’extérieur par contre, on a eu des hauts et des bas. Le match à Grenoble a été une catastrophe. Ça a été un carnaval, même le carnaval de Dunkerque, enfin un truc de fou. On a très mal joué. À Givors, on n’a pas été très cohérent non plus. À Moulins, on avait le match en main et on perd en début de quatrième, parce qu’on avait un effectif réduit et qu’on prend une EDA. Donc ça, ça ne pardonne pas non plus. A Mulhouse, on fait « le petit exploit de revenir avec le match nul » alors qu’en milieu de quatrième, on est encore devant. Je me dis que c’est pas si mauvais que ça en fait. Mais ils ont pris du temps à prendre conscience qu’ils pouvaient être bien. C’est ça qui va déterminer notre saison. On a mis du temps à se mettre en route mais une fois qu’on l’était, on était bien. Et on aurait pu embêter encore du monde. Surtout qu’il nous restait Givors, Grenoble, Moulins à la maison… On pouvait prétendre à douze points en plus… Il y avait peut-être moyen de finir sixième je pense. »

Il donne quelques perspectives pour l’année prochaine :  « À Denain, on est pratiquement sur quatre départs sûrs. Enfin entre quatre et six départs, donc la moitié de l’équipe en gros. J’ai contacté des joueurs dans le Nord et en Belgique mais pour l’instant, je n’ai qu’une réponse positive mais qui demande un peu cher. Alors, ça commence à être tendu. Là, on a officiellement trois départs sûrs, même quatre. C’est principalement de l’arrêt : des gens qui travaillent et ne peuvent plus cumuler les deux, des jeunes qui partent faire des études… Peut-être deux de plus et on a aucune recrue. Et nous n’avons pas de jeunes. Je ne sais pas comment on va faire. On va attendre encore un peu d’éclaircir tout ça. Surtout que l’année prochaine, on a notre nouvelle piscine donc le président aimerait bien qu’on soit en N1 l’année prochaine pour jouer dans notre nouvelle piscine. Mais bon, ça va être très tendu. Concrètement, je ne sais pas du tout comment on va faire. Je ne dis pas qu’on est dans l’abandon mais j’espère qu’on pourra proposer une équipe en septembre, ou en octobre (si on reprend en octobre).

Mais après, c’est une situation qui était à prévoir : on savait qu’on n’avait pas de jeunes. On avait des U13 mais après, ça commençait à se diluer en moins U15/U17… Il n’y avait pas vraiment de passionnés de polo dans les jeunes. On s’en doutait un peu, ce n’est pas arrivé du jour au lendemain. Mais le fait d’avoir plusieurs départs en même temps, voir beaucoup. Il y a deux mois, on parlait même de sept départs. Là, on est à trois ou quatre joueurs sûrs : quatre joueurs du sept de base (notamment Marton Bus qui repartirait en Hongrie, Louison Clamousse, Nathan Chudy, Isaac Dussart…) et on attend encore la réponse d’un autre joueur. Ça va être tendu. Surtout que notre effectif de cette année était de treize avec deux gardiens. On aurait été quinze ou seize, on aurait pu faire avec mais bon là… Il y a un souhait du président de rejouer en N1 cette année et de certains joueurs mais on va repartir sur la saison à 10 avec deux gardiens quoi. Donc en déplacement à 7 certainement parce qu’il y a des joueurs qui travaillent et ne peuvent parfois pas venir. Donc on va se battre avec les armes qu’on aura… »

Crédit photo – Page Facebook du SCLD Denain

Pour finir, il parle un peu du championnat de Nationale 1 en général : « C’est un groupe homogène et c’est assez sympa. Il y a eu des surprises parfois. On s’attendait à la chute de certaines équipes mais qui finalement ne sont pas tombées et qui ont fait jeu égal avec des écuries. Il y a des équipes qui m’ont bien surprise parfois, notamment Givors, parce que je m’attendais à les voir à un niveau de jeu comme ça. Après, il y a eu des vagues avec Mulhouse qui était très bien puis après un peu moins bien, Moulins qui était en progression… D’autre part, je trouve qu’à domicile, on était très bien mais à l’extérieur, on a joué avec nos moyens, avec pas mal de joueurs en moins, comme pas mal de clubs aussi. Je pense que c’est un peu dommage mais c’est aussi la réalité des clubs. Après, il y a aussi un peu l’énigme Saint-Jean, qui avait un effectif intéressant ; deux professionnels pour encadrer un groupe de jeunes mais qui a fait une saison vierge. Mais je pense que l’année prochaine, ils seront présents, il ne faut pas se leurrer. Je pense aussi qu’il va falloir faire attention à des équipes comme Thionville et Choisy parce que Choisy va être armé et sympa à jouer. Thionville qui monte, je pense qu’il ne faut pas les prendre à la rigolade non plus. Donc ça risque d’être un groupe très homogène l’année prochaine. Enfin après, à voir les effectifs aussi. Il risque quand même d’y avoir une belle division bien homogène.

Moi, je suis par contre complètement perturbé par les décisions d’arbitres. D’un match à l’autre, on était complètement perturbés. J’en ai parlé avec un ami arbitre et je lui ai dit que je ne comprenais pas : ‘on est arbitrés d’une façon une fois, d’une autre façon une autre fois.’ Le nouveau règlement est intéressant quand il est bien appliqué. Bon après, il y aussi le fait qu’on n’ait pas fini la saison avec le Covid-19 : en effet, c’est perturbant mais je veux dire, vu la situation, il n’y a même pas à discuter de cela. Il y a des choses qui sont plus importantes. »

 

Les Sauveteurs de Givors surprennent.

Après avoir fini derniers l’année précédente, échappant de peu à la relégation, les Sauveteurs ont montré un nouveau visage. Avec 5 victoires, un match nul et 7 défaites, ils se trouvent à égalité (en termes de points) avec l’équipe de Denain. Ils ont notamment décroché une victoire dans l’antre pontoise, à Saint-Jean d’Angély puis contre Denain à domicile. Ils ont perdu de peu contre le Racing et contre Bordeaux. Néanmoins, ils ont également perdu contre l’équipe de Moulins, de Livry-Gargan ou encore Taverny. Ils finissent la saison sur un match nul contre leurs voisins pontois.

Éric Collin nous fait un bilan de la saison : « C’est difficile de faire un bilan à sa fille parce qu’elle a vécu au quotidien mes joies et mes coups de mou, voir même déprime, parfois. Quand j’ai accepté ce défi, je savais que l’équipe était jeune, avec le départ de 3 anciens, en plus de ceux qui avaient arrêté en cours d’année. On a fait une grosse et bonne préparation de début de saison. J’avais décidé de mettre un jeu en mouvement et agressif en défense avec l’objectif de ne pas prendre de buts faciles. Je voulais aussi leur faire comprendre qu’avoir 3 fautes ce n’est pas grave, et même mieux que de faire son petit match et marquer ces 3 ou x buts. Mais ça a été compliqué. On a fait le taff sur des concurrents directs. J’ai des regrets sur le Racing et Bordeaux ; le premier pour notre manque de régularité en zone + (25%) et 3 penalties ratés. On perd de 3 buts. Le second, parce qu’on a bien maîtrisé le jeu et on avait pris le large, jusqu’à un fait de jeu malheureux. On perd d’un but, selon moi, à cause d’un arbitre. À ce sujet, mention spéciale à Patrice Pecqueur (et à l’USB) pour le courrier qu’ils ont fait sur l’incident. C’est d’un fair play rare donc il faut le souligner.

Crédit photo – Jean-Michel Beaujeux pour les Sauveteurs de Givors

Sinon, on est à notre place, toujours entre entre la 5ème place et 8éme place. Si on avait réussi le match du Racing, une autre dynamique se serait installée. Je suis fier de l’équipe et de ses réactions, à des moments tendus. On a fait des matchs aboutis et on gagne grâce à leurs attitudes à Saint-Jean d’Angély, Pont-de-Claix et contre Mulhouse par exemple ( qui était un match presque parfait). Mais changer et bouger les choses, ce n’est pas facile et ça prend du temps. Je voulais une équipe de battants, qui se fasse plaisir et donne du plaisir aux gens qui viennent les soutenir et s’investissent pour eux; ce contrat est rempli. »

En ce qui concerne l’année prochaine, il ne sera plus entraîneur de Givors : « A l’initial, j’entraînais pour un an et fin février, je devais confirmer ma décision aux présidents. J’ai donc fait le choix d’arrêter. Même si j’envisageais de continuer l’année prochaine, ce devenait difficile, voir impossible, parce que mon projet initial a été constamment remanié et remis en question. Je trouve ça dommage. A ce jour pour moi, aucune décision n’est prise. On verra bien; le monde du water-polo est petit. »

Au niveau du championnat de N1, il est plutôt satisfait : « J’ai vraiment pris beaucoup de plaisir durant ces 6 mois. L’ambiance entre les équipes étaient bonne dans l’ensemble. En plus, les équipes se tenaient (hormis Aix en début de championnat) et les journées révélaient toujours leur lot de surprise. On pouvait être 3ème une journée et deux journées après, se retrouver 8ème. Les nouvelles règles ont été difficiles à comprendre par manque de cohérence arbitrale à chaque match, mais au bout de 5 journées, c’était de mieux en mieux. A saison particulière, dénouement particulier, c’est là que l’on doit se dire que ce n’est qu’un sport, relativiser et prendre du recul. Santé à tous et toutes. »

 

Mulhouse se stabilise.

En accrochant le nul contre Taverny, la victoire contre Bordeaux, le match nul contre Harnes, les mulhousiens ont engrangé de beaux résultats. L’équipe pointe à la neuvième place du classement. Ils gagnent notamment contre Moulins, Livry-Gargan ou Saint-Jean d’Angély. Ils perdent néanmoins à Pont-De-Claix, Givors ou le Racing.

Lucas Heurtier nous fait un bilan de leur saison : « Avec 3 victoires, 4 nuls et 6 défaites, c’est un bilan frustrant pour nous qui terminons à la 9ème place. Nous avions eu de nombreux départs à l’inter-saison mais nous avions tout de même une équipe avec des arguments pour viser au moins le milieu de tableau. J’imagine comme d’autres équipes de National 1 semi-amateur, nous avons fait de nombreux sacrifices et espérions terminer de meilleure manière.

J’ai tout de même eu l’impression d’avoir eu une équipe à deux visages cette année avec de très bons résultats contre de meilleures équipes (Livry, Bordeaux,…) et d’un autre coté des matchs importants contre des « mal classés » que nous avons perdus (Pont de Claix, Givors,..). C’est peut-être dû à notre équipe qui manque tout de même d’expérience avec 20 ans de moyenne d’âge. Mais c’est aussi le charme de la Nationale 1 où tout est possible chaque week-end. »

Il donne également des pistes pour l’année prochaine : « Nous attendons d’abord de savoir si la situation va se calmer et si nous allons pouvoir au moins nous revoir pour clore la saison par une mise à l’eau ou un repas. Mais étant au courant de la situation des piscines à Mulhouse, une ouverture même cet été peut paraître difficile. On espère au moins pouvoir retrouver le chemin des entraînements en aout/septembre mais là encore c’est le flou. Nous avons une idée assez claire de l’effectif que nous aurons et nous nous battrons une nouvelle fois pour faire au moins le même résultat que cette année. »

Crédit photo – Page Facebook de Mulhouse Water-Polo

Pour finir, il fait le point sur le championnat de Nationale 1 : « Une nouvelle fois, j’ai vu des équipes complémentaires hétérogènes mais avec des niveaux de jeu variant d’un samedi à l’autre. Des surprises entre les rencontres de haut et de bas de tableau. Mais tout de même un noyau serré entre la 2/3eme place et 10/11ème place. C’est rare mais c’est captivant pour préparer les joueurs. Malgré quelques contestations de certains, j’ai tout de même eu l’impression qu’il y a eu moins de violence cette année et c’est un point positif pour notre sport et notre division. »

Il conclut finalement: « J’espère que tout le monde va sortir indemne de cette épidémie. De toutes les manières, la reprise la saison prochaine ne sera comme aucune autre. Même si on est passionné et que l’on implique nos vies et nos familles, on se rend compte que ce n’est que du sport. »

Crédit photo en tête d’article – Jean-Michel Beaujeux

Article rédigé par Chloé Collin.

Actualités 4 mai 2020