Interview de Denes VARGA : « la première étape est de rêver »

Interview de Denes VARGA

Joueur du Ferencvaros et de la Hongrie

réalisée par France Water-Polo

Denes VARGA et le Ferencvaros ont réalisé la saison parfaite en remportant toutes les compétitions dans lesquelles ils étaient engagés en 2018. Il a été l’un des grands partisans de cette réussite et c’est tout naturellement qu’il a répondu à nos quelques questions.

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Avant toute chose, un grand merci à vous pour nous avoir consacré du temps et répondu à nos questions.

Rien n’arrête votre équipe qui a accumulé les succès en 2018. Championnat, Coupe, Eurocup, Supercoupe, comment expliquez-vous cette réussite ?

Je pense que les performances de cette année peuvent être hiérarchisées. Deux d’entre elles sont au-dessus des trois autres : gagner le championnat de Hongrie contre Szolnok en 5 matchs et gagner la Super Cup contre l’Olympiacos. Ne pas jouer la Ligue des Champions la saison dernière nous a permis de nous entraîner plus que les autres et nous étions donc en meilleur forme physique que nos principaux concurrents. Cette année, en plus de continuer sur la même voie, nous avons construit une équipe bien plus forte.

Ferencvaros domine actuellement sa poule en championnat de Hongrie avec huit victoires en autant de matchs. Remporter un deuxième titre consécutif est-il une priorité ou alors vous vous concentrez davantage sur la Ligue des Champions que le club n’a jamais remportée ?

Remporter le championnat hongrois est notre priorité, mais nous sommes également assez forts pour battre n’importe quelle équipe en Ligue des Champions, même Pro Recco. Ferencvaros doit d’abord viser une place dans le Final 8.

Vous avez quitté Szolnok en 2017 alors que l’équipe dominait le water-polo hongrois et européen, qu’est ce qui a motivé votre décision ?

Mon passage à Szolnok a été une belle période de ma vie. Je m’y sentais bien, mais j’avais des projets personnels qui m’ont poussé à déménager à Budapest. Une sorte de début de reconversion. Je me sens chanceux maintenant que je fais partie de Ferencváros car ce club possède le plus grand palmarès de Hongrie. C’est très important pour moi de bien me sentir dans un club.

Vous n’avez pas participé aux Championnats d’Europe de Barcelone, l’été dernier, où la Hongrie a terminé à une décevante 8ème place ? Comment expliquer cette contre-performance d’une nation qui a remporté la Coupe du monde deux mois après ?

Les Championnats d’Europe étaient l’événement phare de l’été et tous les pays étaient bien préparés. Le parcours de la Hongrie n’a pas été facile jusqu’au dernier carré. L’Italie et la Serbie nous ont toutes deux battus et ce n’était donc plus possible de se qualifier. La Coupe du Monde était quelque chose de beaucoup plus facile à gagner même si gagner est toujours difficile.

Le titre mondial, l’été prochain en Corée du Sud, est-il envisageable pour la Hongrie ? Serez-vous de la partie ?

Oui, je suis à 100% avec la Hongrie désormais et ce jusqu’aux Jeux Olympiques de de 2020. Notre objectif principal en Corée du Sud est de nous qualifier pour Tokyo.

Parlons un peu plus de vous. A bientôt 32 ans vous avez une carrière bien remplie avec notamment un titre olympique en 2008 et un championnat du Monde en 2013 à votre palmarès. Quel conseil donneriez-vous aux jeunes joueurs qui rêvent de suivre vos traces et faire une carrière similaire ?

Vous avez utilisé le mot «rêve» et c’est la première chose à faire pour réussir, même si ce n’est bien évidemment pas tout. Mon «rêve» était aussi de remporter la médaille d’or olympique, mais je devais réaliser qu’il fallait travailler aussi dur que possible pour y parvenir. Le talent fait toute la différence dans les situations critiques mais on ne peut pas se retrouver dans ces situations critiques sans travail. Et si par hasard on s’y retrouve, on ne réussira probablement pas.

Quel(s) joueur vous a(ont) le plus impressionné durant votre carrière ?

Les joueurs les plus influents pour moi ont été Kásás, Biros, Uskokovic et Sapic. J’aurais bien cité mon frère (Daniel VARGA), mais il était plus un héros personnel pour moi quand j’étais petit garçon. Mais aujourd’hui, j’ai grandi… ?

Nous avons l’habitude de terminer nos interviews par une question « vachement con » : Ligue des Champions avec le Ferencvaros ou championnats du Monde en Corée avec la Hongrie ?

Je choisirais de jouer deux finales et de voir laquelle nous pourrions gagner. Je préférerais gagner les Championnats du Monde parce que mon rêve est de battre au moins une fois la Serbie en finale. Et vous savez que la première étape est de rêver !

 

Actualités 2 janvier 2019