Cyril de Koh-Lanta: « le water-polo a été mon atout »

Pour les inconditionnels de l’émission phare de TF1 « Koh-Lanta », son visage vous est peut-être familier, le sport qu’il pratique l’est encore plus. Cyril, designer de métier est aussi un joueur de water-polo accompli, et il en a fait une de ses forces durant l’aventure. Il a accepté de répondre aux questions de France Water-polo pour nous en dire un peu plus sur notre sport, l’émission et bien d’autres sujets.

Crédit photo: Philippe Le Roux/ALP

Tu es le premier joueur de water-polo à participer à Koh-Lanta, dans quel club joues-tu?

C’est vrai que le water-polo en France n’est pas très représenté dans les médias. C’est un sport un peu rare alors qu’il est très populaire dans d’autres pays. Combien de joueurs de football à Koh-Lanta alors que je suis le premier poloïste ! Je joue dans un club parisien : « Outsiders », c’est un club LGBTQH* qui a inspiré d’ailleurs le film « Les crevettes pailletées » qui sortira le 8 mai prochain. C’est une comédie sur un club de water-polo gay, haut en couleurs, qui souhaite participer aux Gay Games. J’ai eu l’opportunité de créer les maillots du film, et j’ai créé aussi ceux de mon club.

Quel est ton poste de prédilection?

Je suis pointe. Une position d’attaquant qui me correspond bien.

Pourquoi avoir choisi de participer à Koh-Lanta?

Koh-Lanta était un rêve pour moi. J’ai postulé pendant 10 ans. J’étais déterminé et cela a fini par payer. C’est un jeu, je suis compétiteur et me retrouver face à la nature, aux autres et à moi même, me plaisait beaucoup. C’était une aventure taillée pour moi. Il y a 2 ans, j’ai subi un grave traumatisme qui m’a obligé à quitter les bassins et la compétition. J’avais une revanche à prendre. Remis sur pied, j’ai enchaîné les tournois et compétitions, j’avais besoin retrouver un bon niveau. J’ai été amoindri et j’ai réussi à me relever et à me surpasser. Koh-Lanta était la preuve qu’il me fallait pour réussir ce challenge. Je ressens ça à chaque fois que je rentre dans un bassin pour disputer un match.

Est-ce que les qualités que demande le water-polo t’ont servi dans les différentes épreuves de l’émission?

Le water-polo a été mon atout durant l’aventure. J’étais à l’aise lors des épreuves aquatiques. L’apnée, ma vitesse de déplacement dans l’eau et le cardio m’ont été très utile. Hors de l’eau, ma condition physique générale acquise au water-polo m’a beaucoup servi. En dehors des jeux, cela m’a été utile lors de la pêche, le rétropédalage m’a permis d’être stable et d’utiliser mes mains. C’est aussi le cardio qui m’a permis de ne pas être essoufflé et de tenir le coup. Le water-polo étant aussi un jeu de contact très physique, il faut savoir faire preuve de fair-play et rester calme face à un adversaire parfois très agressif. Cet aspect là du jeu m’a aussi beaucoup aidé dans les conflits que nous pouvons rencontrer lors des jeux ou sur le camps.

Qu’est ce qui a été le plus dur pour toi sur l’île?

J’ai réussi à m’adapter rapidement à la vie de Robinson. Ni la faim, ni le manque d’hygiène n’ont été un souci pour moi. Mon vrai souci aura été le froid. En arrivant aux Fidji, on imagine un temps idyllique, une eau chaude et accueillante. La réalité est toute autre. La pluie joue beaucoup sur le moral, bien que nous ayons eu le feu rapidement, les nuits sont froides et on est tout le temps mouillés. Je n’aime pas bronzer, de toute façon je ne bronze pas, je rougis 🙂 et à la plage, je passe des heures à regarder les fonds marins. Durant l’aventure, je n’arrivais pas à rester plus de 45 minutes dans l’eau pour pêcher avant d’être frigorifié.

On a l’habitude de boucler nos interviews par la question « vachement con ». Si tu possédais le collier d’immunité à vie, tu t’en servirais pour quoi?

Déjà, avoir un collier d’immunité, c’est un rêve, ils sont quasiment introuvables comme les licornes 🙂 . Ce collier, je l’utiliserais pour m’immuniser du rejet et du jugement des autres faits aux personnes différentes. Ça serait un collier qui permettrait à tous d’être aussi fous, excentriques, « dark » qu’ils le désirent. Je voudrais qu’on puisse tous se sentir libres, d’exprimer sa différence et ne pas être jugés lorsqu’on sort du cadre. Je peux même designer le collier si vous voulez. 😉

*LGBTQ est un organisme américain à but non lucratif qui défend les intérêts de la justice sociale et organise le pouvoir local de la communauté gay entre autre.
Interviews 1 avril 2019