Interview croisée de Thomas Vernoux et Georgios Dervisis

Interview croisée de Thomas Vernoux et Georgios Dervisis

respectivement joueurs de l’équipe de France et de l’équipe de Grèce

Les deux hommes se sont affrontés il y a une semaine en quart de finale du Tournoi de Qualification Olympique, une rencontre décisive pour Tokyo, et qui s’est terminée aux tirs aux buts. Nous avons rencontré les deux hommes afin qu’ils reviennent, pour nous, sur cette rencontre et sur le TQO.

France Water-Polo : France et Grèce se sont rencontrées en quart de finale de ce TQO et il a fallu attendre les penaltys pour voir un vainqueur. Comment avez-vous vécu ce match ?

Thomas Vernoux : Je pense que pour la plupart de l’équipe c’était le match le plus important qu’on ait joué. On est une équipe jeune et il y avait beaucoup de pression. C’était le premier match couperet où on n’avait pas le droit au faux pas. Du coup, on était tous prêt à jouer cette rencontre et personne n’est passé à côté de son match. Tout le monde était à fond. On y a laissé énormément d’énergie et vécu de grosses émotions, et c’est vrai que c’était plus compliqué pour se remotiver pour la fin de tournoi. C’était en tout cas incroyable et génial à jouer même si malheureusement il n’y avait pas de public.

Georgios Dervisis : Ce fut un match très difficile. Les deux équipes étaient très motivées à gagner. Même si le match a très bien commencé pour nous, en seconde période, la France a élevé son niveau de jeu, avec une belle dynamique et une pluie de buts. Nous nous sommes alors retrouvés menés et c’est à ce moment que le stress et la pression sont arrivés. Notre force sur ce match est que nous avons fait preuve de dévouement, de détermination et de courage, et c’est grâce à cela que nous avons réussi à trouver des solutions de jeu et revenir à égalité. Ce match était très important et la victoire capitale. Pendant les tirs aux buts, notre gardien de but ait effectué deux arrêts incroyables et, grâce à cet élan, nous avons réussi à remporter la victoire.

FWP : Est ce que le meilleur a gagné ?

TV : Sur ce match en tout cas, aucune des deux équipes n’a pris l’ascendant sur l’autre. Il n’y avait pas de meilleur, preuve en est puisqu’il s’est terminé aux tirs aux buts. Après, si on regarde sur les dernières années, c’est sur que la Grèce est meilleure que la France. Mais sur ce genre de tournoi on est parvenus à faire de bons résultats. On espère pouvoir réitérer cela dans le futur et pouvoir rivaliser avec les plus grands.

GD : Ce match était particulier et très spécial. Il y a eu des moments où la Grèce était au-dessus et à d’autres c’était la France. Dans l’ensemble, je pense que l’équipe la plus confiante et calme a gagné. Les tirs au but sont toujours quelque chose de très stressant où une combinaison de sang-froid et de chance est nécessaire.

FWP : La France menait de trois but en milieu de troisième période et semblait tenir la victoire. Quel a été le tournant du match ?

TV : On a réussi une très bonne période en milieu de match où on marque six buts d’affilée et on passe devant puis on se fait rattraper. Malheureusement on a connu plusieurs fois ce même schéma pendant ce TQO, notamment face aux Pays-Bas les deux fois ou au Canada. On arrive à prendre un bel avantage puis on a un passage à vide qui les fait revenir. Le seul match parfaitement géré était face aux Roumains où on a pris une grosse avance.

Crédits Photo : InsideFoto

GD : Pour nous, le tournant du match a eu lieu quand nous avons mis en place une défense solide et que nous nous sommes concentrés en supériorité numérique. Nous avons réussi de belles phases défensives, même quand nous avons eu deux joueurs de moins. Je crois que la réussite d’une attaque vient d’une défense réussie et assidue.

FWP : Quel a été le match le plus difficile pour vous sur ce TQO ?

TV : Je ne pense pas que celui de la Grèce était le plus difficile car nous étions plus que motivés et prêts à jouer. Par contre, les deux matchs qui ont suivi, face au Canada et aux Pays-Bas, ont été beaucoup plus difficiles. Il a fallu retrouver une motivation malgré l’élimination et après ce match à fortes sensations. On avait déjà joué six matchs et c’était difficile mentalement.

GD : Le match le plus difficile à Rotterdam était celui contre la France. C’était le premier match à élimination directe du tournoi et à un moment donné, nous étions menés de trois buts. À ce moment précis, nous savions que si nous ne changions pas notre façon de jouer, tout serait terminé pour nous. Néanmoins nous avons trouvé le courage de continuer et nous avons fait preuve d’une mentalité de «grande équipe», nous nous sommes bien repris et avons finalement gagné aux tirs au but.

FWP : Vous allez à nouveau vous rencontrer en Ligue des Champions avec Marseille et l’Olympiacos. Une rencontre qui risque d’être elle aussi très disputée. Quelle sera l’issue du match selon vous ?

TV : C’est difficile de pronostiquer car les deux équipes s’équivalent. Tout peut arriver mais une chose est sure c’est que ce sera serré. Dans les deux clubs il y a beaucoup de qualité et chacun donnera le meilleur de lui-même, surtout pour nous qui n’avons pas pas encore gagné dans cette Ligue des Champions et que nous avons perdu de peu à chaque fois. On sera dans l’obligation de prendre des points sur ce tournoi pour espérer faire un Final 8..

GD : Marseille est une équipe avec un nouvel entraîneur et de très bons nouveaux joueurs. Nous avons eu l’occasion d’affronter certains des ces joueurs lors du tournoi pré-olympique. C’est une équipe très compétitive et intègre. À mon avis, ce sera un match très exigeant et difficile pour les deux équipes.

FWP : Thomas, que peux-tu nous dire sur Georgios ?

TV : Je n’ai pas beaucoup joué contre Georgios Dervisis. Il est très polyvalent et peut aller sur les côtés, derrière et même faire des rentrées en pointe. Dans le Water-Polo actuel c’est très important d’avoir des joueurs polyvalents comme lui. C’est un très bon joueur et très important pour l’Olympiacos et la Grèce.

Georgios Dervisis

FWP : Georgios, que peux-tu nous dire sur Thomas ?

GD : Thomas Vernoux a été l’un des meilleurs joueurs du tournoi, malgré sa jeunesse ! Je crois que dans quelques années, il sera l’un des meilleurs joueurs du monde. Il a un bel avenir devant lui ! J’espère qu’il poursuivra son excellent travail et son dévouement. Je lui souhaite que tous ses rêves se réalisent.

FWP : Aimerais-tu que l’autre vienne jouer dans ton club ?

TV : Comme je le disais sa polyvalence pourrait être très bénéfique pour Marseille comme pour bien d’autres grands clubs d’ailleurs.

GD : Je pense que nous voudrions tous avoir Thomas Vernoux comme coéquipier. C’est un athlète qui s’améliore constamment et il est capable de jouer à différentes positions. Cela peut apporter de nombreuses solutions à son équipe pendant un match.

Thomas Vernoux (Crédits Photo : InsideFoto)

FWP : Qui sera Champion Olympique ?

TV : C’est difficile de faire un pronostic. Ce sera une très belle compétition car il y a souvent des équipes qui se révèlent dans ce genre de tournoi et qui arrivent à faire des médailles. Le titre Olympique va être disputé. Je miserais malgré tout sur la Serbie qui est une équipe très équilibrée où il y a les meilleurs joueurs du monde à chaque poste.

GD : C’est quelque chose d’imprévisible. Il existe de nombreuses équipes qui, au cours des quatre dernières années, ont fait preuve de nombreuses qualités et peuvent laisser leur empreinte dans un tournoi. Cependant, ce que je peux dire, c’est que l’équipe qui parviendra à surpasser son stress et la pression de la compétition, la fatigue des matchs précédents, et pourra réussir à profiter du match, sera la gagnante !

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Une – Crédits Photo : InsideFoto

Actualités 26 février 2021