Coloc des arbitres à Rome (5 Février) : Rappel des directives.

Le 5 Février dernier, une réunion d’arbitre internationaux a eu lieue à Rome. Plusieurs représentants français étaient présents. Pour France-Waterpolo, Benjamin Mercier, présent à ça coloc, a bien voulu nous expliquer l’objectif des cette réunion annuelle et nous expliquer les directives qui ont pour but d’harmoniser au mieux les décisions arbitrales.

Benjamin-Mercier

Préambule

Le principe de notre mission est simple :

Favoriser la construction (recherche de la meilleure position sans provoquer de faute, élaboration d’un schéma tactique, concrétisation de but)

Sanctionner la destruction. (Tenir, enfoncer, tirer, être coupable de jeu déloyal, violent agressif….).

L’arbitre doit permette à une rencontre de se dérouler dans le meilleur esprit sportif et en application des règles du jeu.

 

 

Faute ordinaire

WP 20-1 Note : Les arbitres doivent, conformément aux règles, accorder des fautes ordinaires pour permettre à l’équipe attaquante des situations d’avantage. Cependant ils doivent avoir une attention particulière sur les circonstances spéciales du point 7-3 (Avantage).

 

Ce qui doit se traduire de manière concrète par les faits suivants :

  • Ne siffler une faute simple que si elle est utile au développement du jeu et qui si celle-ci est réellement commise.
  • Ne pas siffler une faute ordinaire lorsqu’il y a encore une possibilité de jouer le ballon.
  • Ne pas siffler de faute simple lorsque celle-ci est clairement simulée par le joueur adverse.

 

Une faute simple n’est pas un cadeau. Elle ne doit être accordée que si un attaquant perd la possession du ballon à cause d’une faute.

Les arbitres veilleront particulièrement à l’application de ces consignes au-delà des 5 mètres, face au but. En effet accorder un coup franc trop facilement dans cette zone peut avoir des conséquences lourdes puisque c’est la zone du coup franc direct possible.

A contrario, les arbitres veilleront à ne pas tomber dans une application extrême de ces consignes à savoir : Ne plus rien siffler du tout.

 

Par exemple : ne pas siffler un coup franc rapidement lorsque 2 joueurs se trouvent à proximité de la goulotte n’apporte rien au jeu et peut même s’avérer dangereux. Il faut garder en tête que notre rôle premier et de permettre au jeu de se développer.

NB : Même si le pressing est autorisé, les arbitres veilleront à ce qu’une faute simple demeure une faute simple. Toute faute disproportionnée / agressive qui a pour but de tuer le jeu ne peut être sanctionnée que par une faute simple. Dans ce cas précis il s’agit bien d’une faute d’exclusion.

 

 

Contre Faute sur la pointe

Force est de constater les 2 points suivants :

  • Trop de « contre faute » de « complaisance » et intempestives sont encore sifflées. Beaucoup d’arbitres utilisent ce moyen pour se « débarrasser » d’une action qu’ils ont du mal à gérer.
  • Une contre faute quand la balle est loin est difficilement compréhensible par les acteurs du jeu, les médias et les spectateurs.

 

Laisser le combat de position pendant une durée certaine se dérouler pour siffler une faute contre la pointe dès que la balle arrive est bien souvent injuste et ne privilégie pas l’attaque. En effet les arbitres doivent siffler la première faute et non la conséquence de cette première faute.

Dans le même philosophie que pour la faute simple, la contre faute sur la pointe ne doit donc être sifflée que s’il y a clairement un avantage à cause d’une faute et que la balle est dans la même zone. De plus elle ne doit être sifflée que lorsqu’elle a une conséquence importante sur le déroulement actuel ou futur proche du jeu (danger de but, de passe décisive…).

La contre faute n’est pas une faute ordinaire. Une contre faute a parfois le même degré de conséquence qu’une exclusion. Les arbitres veilleront donc à l’utiliser avec parcimonie et surtout lorsque celle-ci est réellement justifiée.

 

 

Faute de penalty

La faute de Penalty ne doit être sifflée que si :

  • Elle est commise dans les 5 mètres.
  • L’attaquant est complètement face au but (entre les 2 poteaux).
  • L’attaquant ne tient pas ou plus la balle.
  • L’intention de l’attaquant est de marquer un but.
  • La passe à l’attaquant est correcte.

 

Le fait de jeu qui consistait à siffler un penalty sur un joueur, certes dans les 5 mètres, mais en provenance de l’aile doit être banni. La bonne décision dans ce cas de figure est l’exclusion du joueur concerné.

Le penalty est donc une décision qui ne doit souffrir d’aucun doute. Il doit être clair, certain, indiscutable.

 

Rappel de la nouvelle règle 22.8 : Pour l’entraîneur, tout officiel de l’équipe ou joueur, agir d’une quelconque manière propre à empêcher l’inscription d’un but probable… Situation qui se produit habituellement dans les dernières attaques (bien que sanctionnable à n’importe que moment du jeu), la sanction, quand un joueur déplace le ballon avec la claire intention d’empêcher ou retarder un tir, passe ou but probable, EST UN TIR DE PENALTY.

 

 

Faute des 2 mains

Est une faute le fait de bloquer une passe ou un tir avec les 2 mains. Exclusion en dehors des 5 M, Penalty à l’intérieur des 5M.

Les arbitres sont invités à être vigilants sur cette faute.

Attention à ne pas confondre le geste des 2 mains ou 2 bras levés délibérés et le geste des 2 mains levés qu’utilise les joueurs pour montrer qu’ils ne tiennent pas.

 

 

Faute d’exclusion WP 21.11

«  Lors d’un changement de possession de balle, pour un défenseur, commettre une faute sur tout joueur de l’équipe en possession du ballon, n’ importe où dans la moitié du champ de jeu de l’équipe qui attaque.»

La philosophie de cette règle réside bien dans le fait d’empêcher toute faute commise dans le but de casser une contre-attaque. Qui dit contre-Attaque dit au minima jeu en mouvement.

 

Se diriger vers le gardien de but qui a la balle en main demeure autorisé puisque ce n’est pas une faute.

Il y a eu une interprétation trompeuse de cette règle chez certains arbitres qui n’autorisaient strictement aucune faute au delà de la ligne médiane, ce qui est une aberration.

 

 

Simulation

La simulation est un acte, certes anti-sportif, mais qui peut aussi vite «  gangrener » un match. Il faut donc que les arbitres veillent à empêcher toute forme de simulation et ce dès que les premiers cas surviennent au cours de la rencontre.

 

Les arbitres ont 2 armes pour cela :

  • inverser.
  • infliger un carton jaune (carton jaune attribué à l’équipe et valable pour toute la durée du match).

Il est dommage que l’utilisation du carton jaune pour simulation soit trop peu utilisée.

Pour rappel, si suite à l’attribution à l’équipe d’un carton jaune pour simulation un joueur de la même équipe persiste à simuler : la sanction préconisée est une E.D.A.

 

 

Gêne dans l’exécution d’un coup franc ( WP 21-5)

Le défenseur doit laisser le coup franc et ne pas gêner la direction de la trajectoire du ballon.

En pratique le défenseur doit clairement faire action de reculer avant de lever le bras. La non application de cette consigne, que tous les joueurs connaissent aujourd’hui, doit entraîner immédiatement l’exclusion du joueur concerné.

Dans cette philosophie : rester pour un défenseur à proximité de l’attaquant en levant le bras, même sans le toucher est une faute d’exclusion.

 

A contrario, un joueur attaquant qui se jette volontairement sur le défenseur, pour provoquer l’exclusion de ce dernier doit être sanctionné …. (Contre Faute… Carton Jaune…).

Les arbitres veilleront au « tempo » de leur coup de sifflet. En cas de gêne de coup franc simultanément à un tir, l’arbitre attendra de voir si ce tir est concrétisé par un but. En cas de but : accorder le but. Si pas but : siffler immédiatement et exclure le défenseur.

 

Faute d’exclusion (WP 21-8) «  tenir, enfoncer ou tirer en arrière un adversaire qui ne tient pas le ballon.

  • Toute action de destruction de Pointe (cravate, ceinturer, 2 mains sur les épaules, maintenir son adversaire sous l’eau) doit entraîner une faute d’exclusion.
  • L’arbitre ne devra pas forcement attendre que le ballon soit dans l’espace proche de la pointe pour exclure le défenseur.

Cependant il veillera aux points suivants :

  • Respecter le combat de position et la proportionnalité de la faute. L’arbitre doit alors s’abstenir de siffler sauf en cas d’agression remarquée.
  • Respecter la règle de l’avantage : s’abstenir de siffler si un joueur en périphérie s’apprête à shooter par exemple.

 

Mode opératoire sur une faute dans la zone des 5 mètres avec ballon en dehors de cette Zone. (Exemple exclusion sur la pointe avec le ballon en périphérie)

Dans ce cas de figure, le joueur attaquant en possession de la balle devra attendre le signal de l’arbitre pour pouvoir jouer son coup franc. L’arbitre devra donc stopper clairement le jeu et donner de manière très distincte un signal de remise en jeu. (La philosophie étant d’interdire une passe directe suivie d’un but dans la continuité temporelle de l’exclusion).

 

Dans ce cas de figure, la signalétique de l’arbitre revêt une importance capitale.

1 : siffler et arrêter le jeu (utiliser les 2 mains).

2 : signaler l’exclusion du joueur concerné en indiquant clairement au joueur et à la table le numéro de bonnet.

3 : donner le signal de remise en jeu.

 

En cas de but alors que l’arbitre n’a pas donné le signal de remise en jeu : l’arbitre n’accordera pas le but et fera rejouer le coup franc.

 

 

Règle des 2 Mètres WP 20.11

«  Se trouver à moins de 2 mètres… »

Il est rappelé que l’application de cette règle doit se faire conformément aux règles et instructions de la FINA, à savoir qu’un arbitre ne doit pas siffler un coup franc contre un joueur attaquant se situant dans la zone des 2 mètres (en avant de la ligne du ballon si le ballon se trouve dans les 2 mètres) si celui-ce n’interfère pas avec le jeu.

NB : Cependant un attaquant qui stationne juste devant le gardien au moment du shoot peut être considéré comme interférant le jeu.

 

En tout état de cause, un attaquant non pénalisé dans les 2 mètres (en avant de la ligne du ballon si le ballon se trouve dans les 2 mètres) doit être pénalisé dès qu’il reçoit le ballon.

Un attaquant non pénalisé dans les 2 mètres (en avant de la ligne du ballon si le ballon se trouve dans les 2 mètres) s’y trouvant toujours et qui marquerait un but après avoir récupéré le ballon qui aurait heurté les montants du but, le gardien ou un défenseur, doit voir ce but refusé. L’attaquant ayant dans ce cas profité d’une position initiale illégale.

 

 

Perte de Temps

Les instructions LEN et FINA sont claires : lors de la dernière minute, le joueur en possession du ballon doit rester en mouvement (nager) et le jeu doit continuer d’évoluer.

Le non respect de cela entraîne un changement de possession de balle décidé par l’arbitre.

 

 

Gestuelle EDA / EDA+P+4

Il est rappelé aux arbitres que la gestuelle, dans ce genre de sanction, doit comporter, en plus des signaux habituels, la « visualisation »  d’un carton rouge.

Celui-ci a pour vocation une meilleure compréhension par l’ensemble des acteurs du jeu des conséquences de la sanction. Il ne figurera donc pas sur la feuille de match en tant que tel.

 

A la différence d’un carton rouge donné à un joueur qui amènera une suspension automatique d’un match au minimum.

Exemple : un joueur qui est exclu par une E.D.A et qui continue à protester au cours de la suite de la rencontre, l’arbitre a la possibilité de lui infliger un carton rouge. Ce carton devra quant à lui figurer sur la feuille de match puisqu’il engendrera au minimum 1 match de suspension.

 

 

Règle de l’avantage

Elle doit être au cœur de la préoccupation des arbitres.

Les arbitres doivent donc s’abstenir de sanctionner une faute si cette faute entraînerait un avantage pour l’équipe fautive.

Dans cette philosophie, le placement des arbitres est extrêmement important afin de leur permettre d’avoir une vision large et globale. Une vision globale permet bien souvent aux arbitres d’éviter de siffler une situation qui « casserait » un avantage certain pour l’équipe attaquante.

 

 

Rappels divers

  • En cas de double pointe, il est important de modifier nos zones d’influence respectives. C’est surtout le cas lorsque les bassins sont larges (Piscine de 50 mètres). Il est important que l’arbitre défensif aide son collègue en ce qui concerne le deuxième poteau (à l’opposé de l’arbitre attaquant).

 

Une pointe          Deux pointes

 

  • La consigne concernant l’attitude des entraîneurs demeure la même depuis de très nombreuses années à savoir : tolérance Zéro, il en va de la crédibilité de notre sport. Les décisions prises ne doivent être ni discutées, ni justifiées avec les entraîneurs, public ou joueurs.

De plus, l’entraîneur a la responsabilité du comportement de son banc. Il peut à ce titre être sanctionné en cas de comportement inapproprié de la part de ses joueurs.

Enfin un joueur qui a reçu 3 fautes reste sur le banc avec son bonnet. Un entraîneur ayant reçu un Carton Rouge ou un joueur sanctionné par une EDA, EDA+4+P devra quitter le bassin et se rendre dans les tribune ou tout autre endroit précisé par l’arbitre ou le délégué.

Actualités 25 février 2016