Strasbourg mécontent de la communication de la LEN sur son forfait
Il y a un peu plus d’une semaine, Strasbourg a été contraint de déclarer forfait, pour le match retour des huitièmes de finale de l’Eurocup, à cause de quatre joueurs testés positifs à la Covid-19 (voir « Eurocup, Strasbourg forfait pour le match retour » ).
Un manquement au protocole, selon la LEN
Un protocole bien précis a été mis en place par la LEN pour les compétitions Européennes. Les équipes qui se déplacent doivent réaliser un test PCR, 48 heures avant leur départ. A leur arrivée, elles doivent faire un test antigénique avant de rentrer dans la « bulle », c’est à dire un lieu où devront rester les athlètes, le staff et tous les officiels une fois testés. Ils ne pourront sortir cette « bulle », généralement leur hôtel, que pour se rendre à l’entraînement ou au match. Même les déplacements entre le lieu de résidence et la piscine font l’objet d’un protocole très strict (port du masque obligatoire, distanciation sociale…). L’équipe hôte est elle aussi dans cette « bulle » la veille de la rencontre et doit respecter les mêmes contraintes que le club visiteur.
Ainsi, le vendredi, la veille du huitième de finale retour, le Team apprenait que trois de ses joueurs étaient positifs au virus et qu’ils ne pourraient donc entrer dans la « bulle » et par conséquent prendre part à la rencontre. Le lendemain, un quatrième cas, rentré dans la bulle quant à lui, s’est avéré positif alors qu’il était négatif la veille. D’un point de vue sanitaire les Alsaciens se retrouvaient donc en situation de cluster car même s’ils étaient asymptomatiques, ces joueurs avaient été en contact rapproché avec leurs coéquipiers pendant toute la semaine notamment pendant les entraînements. Les quatre joueurs testés positifs ainsi que le reste de l’équipe, devenu cas contact, devaient donc être mis à l’isolement.

Le Team avait pourtant toutes ses chances après la courte défaite d’un but du match aller (Crédits Photo : Team Strasbourg)
Le Team n’accepte pas la communication faite par la LEN
Face à cette situation, le Team a pris contact avec la FFN pour lui demander la démarche officielle à suivre si cela se produit en France et il s’avère que la rencontre est alors reportée. L’isolement des joueurs concernés devant durer dix jours et les quarts de finale étant programmés dans deux semaines, le report du match n’était pas envisageable et pour être en phase avec la crise sanitaire, le Team a décidé, à contre coeur, de déclarer forfait pour cette rencontre. « L’émotion est ambivalente, sportivement elle est impossible à accepter, sanitairement elle est évidente. La santé des joueurs et du staff était prépondérante au résultat sportif, d’autant que nous avions le sentiment qu’il ne s’agissait que des prémices de l’épidémie. La semaine suivante nous aura donné raison » nous confiait Stéphane Metzger, le directeur général du Team Strasbourg.
Une décision mûrement réfléchie par les Alsaciens mais qui reste tout de même difficile à encaisser d’un point de vue sportif. Mais le plus difficile à accepter, aujourd’hui, pour le Team, est l’image qui ressort de cette histoire. Dans ses communiqués, la LEN dénonçait les manquements des Strasbourgeois, mais la réalité n’a donc pas été celle décrite par les médias car les Alsaciens ont une autre version des faits. Bien qu’ils n’aient pas réalisé de tests PCR, le mercredi soit 48 heures avant d’entrer dans la bulle, ces derniers affirment que ce n’était pas une entrave au règlement puisque ce protocole n’était imposé qu’au club visiteur. Seul le test antigénique et PCR la veille du match leur était obligatoire. « Nous avons réalisé cinq tests en neuf jours au total » a ajouté le directeur général Strasbourgeois. De plus, le Team met l’accent sur le fait que depuis d’autres joueurs ont été testés positifs au virus (11 aujourd’hui) et qu’il y ait une très forte probabilité qu’il ait été contracté en Serbie lors du match aller. En effet, les joueurs Strasbourgeois ont ressenti les premiers symptômes le samedi matin et selon les chercheurs, il semblerait que ceux-ci n’apparaissent qu’une semaine après la contamination et le huitième de finale aller, à Belgrade, datait lui aussi d’une semaine… « On a tout le temps porté des FFP2 mais, là-bas, personne n’est confiné et le port du masque n’est pas obligatoire. Il y avait d’autres clients que nous dans l’hôtel. On a fait hôtel-piscine-hôtel » , assure Stéphane Metzger au journal Alsacien DNA. « Pour la plupart, les joueurs sont pères de famille, ils connaissent bien les risques et ne s’amusent pas avec tout ça » .
Bien évidemment, le Team ne cherche pas à rejouer la rencontre car il serait difficile de tout réorganiser à temps et les joueurs seraient à court physiquement du fait qu’ils n’aient pas pu s’entraîner depuis plus d’une semaine, mais il dénonce la communication faite autour de cette rencontre et souhaiterait laisser une autre image du club.
