Interview d’Aurélien Cousin, l’ancien international Français qui joue aujourd’hui pour Malte

Interview d’Aurélien COUSIN

ancien international Français qui joue pour Malte aujourd’hui

réalisée par France Water-polo

 

Aurélien Cousin a fait ses premiers pas au CN Livry Gargan en 1989. Il part ensuite au Racing où il fait ses débuts en première division. A 17 ans, il s’envole pour Nice et y remporte ses premiers titres de Champion de France Senior (de 1997 à 2001) ainsi que 2 coupes de France (2000 et 2001). Après une saison à Marseille (2001-2002), Aurélien devient le premier français à partir dans un des grands Championnats européens, et plus précisément à Bogliasco, en Italie (2002-2003). Le club joue son maintien et se sauve en fin de saison lors des barrages. L’année suivante il revient à Nice pour 3 saisons (de 2003 à 2007) et remporte 2 nouveaux titres de Champion de France.

En 2007 il signe à Strasbourg pour 4 saisons. Pendant 9 mois de l’année il joue dans le Championnat français, et une fois celui-ci terminé il part faire le Championnat d’été de Malte avec le club d’Exiles.

En 2015, il passe définitivement le cap et signe à l’année dans un autre club Maltais : San Giljian. Il y remporte 2 titres de Champion de Malte, 3 Coupes de Malte et 3 trophées des Champions.

L’ancien international français (plus de 150 sélections) fait aujourd’hui le bonheur de la sélection maltaise (une cinquantaine de sélections) avec qui il va participer pour la deuxième fois aux Championnats d’Europe cet été.

C’est en toute franchise qu’Aurélien a bien voulu nous consacrer quelque temps pour répondre à nos questions.

 

Merci à toi de nous accorder du temps pour ces quelques questions. 

Avant tout, félicitations pour votre qualification, avec Malte, pour les prochains Championnats d’Europe de Barcelone l’été prochain. 4 buts au match aller, 3 au retour (contre le Biélorussie lors des matchs de qualification)… à 38 ans tu sembles être le leader de cette équipe maltaise, non ?

Merci à vous de m’accorder de votre temps. Notre équipe est composée de quelques très bons joueurs avec de bonnes qualités individuelles. On va dire que je suis là pour être au service de l’équipe. Je fais partie des leaders de par mon expérience du haut niveau.

 

Quels seront vos objectifs cet été ? 

Nos objectifs seront d’essayer de faire aussi bien qu’il y a 2 ans à Belgrade où nous avions fini 15ème. S’il y a une possibilité de grimper d’une marche on fera notre possible pour y arriver.

 

Avec 2016 (Belgrade) c’est la 2ème fois que le pays se qualifie pour les Championnats d’Europe, depuis qu’il y a un système de qualifications. Quels sont les objectifs de la Fédération Maltaise à long terme ?

La Fédération Maltaise veut bâtir sur les résultats obtenus sur ces 2 dernières années pour essayer de se faire une place en Europe. Il y a une volonté de progresser et la participation lors de la première édition de l’Europa Cup en est la preuve. Les dirigeants sont conscients du fossé qu’il y a entre le Water-polo européen et nous, mais ils sont déterminés à réduire l’écart et pourquoi pas un jour participer à une qualification mondiale.

 

Parlons un peu du Championnat national. Il existe un championnat d’hiver (de Mars à Mai) et un Championnat d’été (de Juin à Septembre). Est ce qu’on retrouve les mêmes équipes en tête des deux compétitions ?

Oui notre saison est découpée en 2 championnats. Celui d’hiver est plus une façon de se préparer pour le vrai championnat qui se déroule en été.

A Malte il y a 2 divisions de 6 équipes et le classement est quasiment le même depuis des années. 2 voir 3 équipes dominent le championnat. C’est un peu comme à une certaine époque entre Nice et Marseille.

 

Pourquoi cette volonté de Championnat d’été (qui tombe très souvent pendant les grandes compétitions internationales) plutôt que de commencer le vrai championnat national plus tôt ?

Il y a quelques années de cela, le Water-polo à Malte était considéré comme un sport d’été et la plupart des clubs commençaient leurs préparations en Mai. Les choses ont évoluées depuis. Il y aussi le facteur médiatique. En été le Water-polo est LE sport national et n’a pas la concurrence des autres sports collectifs.

Même si tous les matchs de championnat Senior se passent dans la même piscine, tous les clubs ont un terrain en mer pour les catégories de jeunes.

 

De grands joueurs participent chaque année au championnat d’été. On sait que Romain Blary en est très friand et que c’est comme ça que tu as fait tes débuts à Malte. Mais ces joueurs ne prennent-ils pas la place des joueurs Maltais qui sont ainsi limités dans leur temps de jeu et freinés dans leur progression ?

Non, il existe une limitation dans le nombre d’étrangers que chaque club peut engager pour l’été. Un vote est effectué tous les 3/4 ans pour décider de ce nombre qui est soit de 1 soit de 2. Peu de championnats européens ont si peu d’étrangers. Et puis en tant que jeune, avoir la chance de s’entrainer 3 mois avec les meilleurs joueurs du monde, cela ne peut être que bénéfique.

 

Le Water-polo n’est pas professionnel à Malte. Que fais tu en dehors de joueur de Waterpolo ?

Je travaille à l’école des sports, genre l’INSEP mais en bien plus petit, et je m occupe de la partie gestion et relationnel entre les coachs et l’école.

 

Combien de fois par semaine t’entraînes-tu ? L’approche est elle différente de celle de la France (tactique, entraînements…) ?

Je m entraine 5 fois par semaine, les entrainements sont de 1h15 car il faut savoir qu’en hiver, tous les clubs s’entrainent au même endroit donc les créneaux sont limités. Vu le peu de séances, les entraineurs doivent essayer de faire un mix entre préparation physique et tactique ce qui n’est pas toujours l’idéal.

 

On imagine que tu suis le Water-polo français malgré tout. Que penses tu de son évolution ?

Oui je suis le water-polo français. J’ai envie de dire enfin, l’équipe nationale renoue avec les grandes compétitions internationales après quelques années de disette. Je pense que ce résultat est le mélange de plusieurs facteurs. Des clubs qui se professionnalisent, des joueurs qui s’exportent dans les meilleurs championnats européens, une envie commune de remonter la pente.

En ce qui concerne le championnat, je le suis d’un œil, juste pour rester informé de ce qui se passe comme je le fais pour les autres championnats européens.

 

Les clubs où tu as joué font partis des grands de Pro A (Nice, Strasbourg et Marseille). Tu en supportes plus un que les autres ?

Je supporte tous clubs français engagés en coupe d’Europe mais je n’ai pas de favoris en ce qui concerne le championnat.

 

Quel est ton meilleur souvenir dans le Waterpolo ?

C’est difficile d’en isoler un seul. Mais je dirais entre autre la qualification aux Championnats d’Europe de Budapest en 2001 avec la France. La qualification cette année avec Malte. Mon expérience d’une saison en Italie.

 

Et ton pire ?

La qualification aux JO de Sydney en 2000 où nous sommes passés de peu à coté.

 

Y-a-t-il un joueur qui t’ait particulièrement marqué pendant ta carrière ?

A mon âge, j’ai eu la chance de jouer avec ou contre des joueurs de différentes générations. Pour ne citer qu’eux : Aleksandar Ivovic avec qui j ai joué l’été dernier, Andrei Kovalenko avec qui j’ai joué à mes débuts chez les seniors et Aleksandar Sapic contre qui j’ai eu la chance de jouer plusieurs fois.

 

On a coutume de terminer nos interviews par la question « vachement con ». Si tu devais faire un retour en France, dans quel club irais tu ? :

  • Marseille, pour aider le club à remporter une coupe d’Europe
  • Strasbourg, pour le premier titre de Champion de France
  • Nice, pour que aider le club à retrouver ses belles années
  • Livry Gargan pour que le club touche à nouveau à l’élite
  • Ou le Racing, qui a pour ambition de redevenir un grand club

A mon âge je dirais plus pour créer une section vétéran. Mais sinon j’aime le challenge et tous on la possibilité d’en offrir un différent. Mais mon choix irait vers Livry Gargan qui m’a offert la possibilité de commencer le sport que j’aime.

Actualités 6 mars 2018