Louise Guillet : « Prises en otage par ce conflit »

Louise Guillet a hâte de commencer ce week-end cette nouvelle saison avec son club de l’ Union Saint-Bruno. De longs mois interminables plongés dans la préparation, l’attente commençait à se faire longue. Joueuse, capitaine, représentante à la ligue, la bordelaise reste en soi une fervente ambassadrice du water-polo féminin français.

 

Tu sors d’une saison plutôt aboutie avec Bordeaux avec cette finale de championnat perdue, est-ce que le titre reste un objectif cette saison?

Le titre reste toujours un objectif, après on verra ce qu’il se passera au fil de l’année et des rencontres.

 

Tu as été élue récemment pour être la représentante des joueuses de Pro A au sein de la ligue, peux tu nous en dire un peu plus sur cette mission ?

J’ai pour mission de représenter les joueuses de Pro A au sein de la Ligue. En ce sens, j’ai une voix que je peux éventuellement faire entendre lors des réunions organisées par la ligue. Je suis donc à la disposition des joueuses qui souhaiteraient que tel ou tel sujet soit abordé ou étudié par la LPWP.

 

(crédit photo: Deepbluemedia)

 

Justement en tant que porte parole, il y a en ce moment un sujet de discorde entre la fédération et la ligue concernant le championnat, quel est ton avis sur la question?

Il y a deux formules qui s’opposent. C’est une question qui regarde les dirigeants. Je ne rentrerai donc pas dans ce débat. Pour nous joueuses, nous nous sentons prises en otage par ce conflit. Voilà trois mois qu’à Bordeaux, nous nous entraînons 10 fois par semaine dans l’eau et 4 fois par semaine hors de l’eau (musculation). Le fait de ne jouer que des matchs amicaux devient dur à supporter mentalement. J’imagine que les joueuses des autres clubs sont dans la même situation. Nous avons besoin de jouer régulièrement, aussi bien pour assouvir notre passion que pour continuer à progresser mais aussi pour que notre sport soit visible. Ce que je constate, c’est que l’adrénaline des matchs nous manquent.

 

« L’ équipe de France féminine n’a pas à rougir »

 

En France le sport féminin a parfois du mal à percer par rapport à son homologue masculin souvent plus « médiatisé ». Faut-il le prendre comme une fatalité ?

Non je ne pense pas, certains sports féminins comme le hand, le foot et le rugby ont mis longtemps à être reconnus malgré leurs bons résultats. Ces trois sports sont maintenant retransmis. On a même eu la chance de les voir sur des chaînes publics. Il y a donc là une très grande évolution notamment grâce aux gens qui se battent pour développer le sport féminin, journalistes, écrivains, élus. Je pense aussi que c’est grâce à la bonne communication réalisée par les sportives elles mêmes via les réseaux sociaux, c’est un secteur à privilégier dans notre société actuelle.

 

Est ce que selon toi le water-polo féminin souffre quelque part des derniers résultats positifs des hommes sur la scène internationale?

Honnêtement je pense que l’équipe de France féminine n’a pas à rougir de ses différentes prestations sur la scène internationale. Il me semble positif d’avoir pu se qualifier aux différents championnats mondiaux et européens depuis 2014. La qualification des garçons aux J.O n’a engendré que du positif et a permis de faire reconnaître notre sport aux yeux du grand public. L’ équipe de France féminine ne souffre donc pas des résultats des garçons mais au contraire profite de cette nouvelle communication faite à l’égard de notre sport.

 

On ne peut pas parler équipe de France sans parler des Jeux Olympiques. Tokyo 2020 est-il accessible?

Deux fois par jour je plonge dans l’eau avec cet objectif en tête, il s’agit pour moi de l’événement majeur d’une carrière de sportif. Les garçons ont montré la voix,  ils ont montré que tout était possible, donc oui je pense que c’est accessible à condition de tout mettre en œuvre physiquement et mentalement  pour que chaque athlète soit au meilleur de sa forme.

 

Peux t-on espérer voir Louise Guillet aux jeux de Paris en 2024?

Si le corps suit il y a de grandes chances de me voir encore dans les bassins en 2024, mais prenons olympiades par olympiades en voyant ce que l’avenir nous réserve.

 

On conclut comme à notre habitude par la question « vachement con », tu dois te réincarner en un animal, tu choisis lequel ?

Un lion, clin d’œil à quelques coéquipières de mon équipe .

 

 

Interview réalisé par France water-polo.

Actualités 27 octobre 2017