Florian Bruzzo nous parle de la création du pôle France Féminin

Interview réalisé par France-waterpolo

L’été fut très riche pour les équipes de France féminines… Préparation aux Championnats du Monde, Championnats du Monde puis Universiades… Quasiment 3 mois à grande intensité et de haut niveau. On a d’ailleurs pu constater des résultats plus que prometteurs.

Afin de continuer dans cette voie, la Fédération Française de Natation a décidé de créer un pôle d’entrainement pour les filles. L’entraineur de l’équipe Nationale, Florian Bruzzo, a accepté de nous expliquer un peu plus en détail le fonctionnement et les objectifs de ce nouveau projet.

France-waterpolo.fr : En quoi consiste ce pôle ?

Florian Bruzzo : « Tout d’abord le nom de pole est inexact au sens institutionnel.

Il s’agit d’une base d’entrainement, où la majorité des athlètes du groupe « France A » peut s’entrainer bi-quotidiennement. »

 

F-WP : Quel est le but ?

F.B. : « Nous avons imaginé cette base, après avoir fait le constat que les clubs de Water-polo féminins ne disposaient pas de moyens suffisants pour encadrer et/ou entrainer et/ou accompagner les joueuses de l’équipe nationale.

Nous allons donc mettre en place tout un ensemble de choses pour accompagner au mieux le double projet de ces joueuses en garantissant un nombre d’entrainements hebdomadaires conséquents, dans le respect du rythme universitaire de chacune.

En se projetant à moyen terme, les progrès individuels attendus seront accompagnés de progrès collectifs, que ce soit dans l’eau mais dans la vie de groupe au quotidien. »

 

F-WP : Quels sont les moyens dont vous parlez ? Que mettez vous en place ?

F.B. : « Les moyens développés par la Fédération sur l’équipe de France féminine sont conséquents.

La nomination d’un entraineur à plein temps, la présence d’un staff complet tout au long de l’été, le nombre de jours de stages et la possibilité de participer à des tournois extérieur en font la démonstration.

En ce qui concerne la base, les athlètes, par le biais des aides personnalisées, seront aidées financièrement pour se loger et se déplacer à Nice.

Nous finalisons actuellement la contractualisation d’un kiné et d’un préparateur physique sur place, qui travailleront en étroite collaboration avec le staff fédéral. »

 

F-WP : Quelles joueuses sont présentes ?

F.B. : « 6 joueuses extérieures (non licenciées à l’ONN), seront présentes sur site, et les joueuses de Nice (A et relève) pourront profiter de ce dispositif. Au total 15 joueuses s’entraineront sous l’égide de cette base. »

 

F-WP : Comment se passe le quotidien des joueuses ?

F.B. : « Il s’agit de proposer un entrainement bi-quotidien pour chacune.

La quasi totalité des séances auront lieu au « Piol », bassin extérieur bien connu des spécialistes.

La première séance de la journée s’effectuera par groupe, en fonction des emplois du temps universitaires. La préparation physique sera individualisée.

La deuxième séance de la journée s’effectuera collectivement en soirée.

Nous profiterons de la proximité de l’Italie pour affronter 2 fois par mois des équipes de première division italienne.

Plusieurs nations parmi les meilleures ont déjà manifesté un intérêt pour venir a Nice et faire de l’opposition avec nous. »

 

F-WP : Avez vous rencontré des difficultés voire des freins pour la mise en place de cette structure ?

F.B. : « Nous sortons d’une année très particulière en terme institutionnel. Les élections pour la présidence de la Fédération , placées début avril, ont imposé un calendrier serré pour la préparation de cette saison.

Nous avons ressentis 2 types de plaintes. La première fut sur la « forme », sur le caractere brutal de l’annonce et donc d’un manque de partage de ce projet. Sur ce point je comprends parfaitement ce point de vue, et m’en excuse une nouvelle fois, défendant toujours ma bonne foi dans le sens ou le timing était vraiment serré et il n’y avait pas de bonne solution pour communiquer en amont. Nous devions aller vite.

Ensuite, sur le fond, le lieu de cette base interpelle, et nous avons érigé en principe que cette base n’avait pas pour vocation de déshabiller les uns pour habiller les autres. Les joueuses restent licenciées dans leurs clubs, et sont à la disposition de ces clubs pour participer au championnat de Pro A.

S’entrainer dans cette base ne garantie pas d’être en équipe nationale, ne pas s’y entrainer n’exclue en rien d’y figurer.

Concernant le lieu, qui dispose de telles disponibilité de bassin en France ?

J’assume donc ce choix et je réaffirme que tous les amateurs de Water-polo, à fortiori féminin doivent se féliciter que le club de Nice mette à disposition ses bassins, et que la fédération soutienne pleinement ce projet. »

 

F-WP : Qui va entrainer cette structure ?

F.B. : « Je suis le responsable de la structure. »

 

F-WP : Cela signifie donc un emménagement à Nice ?

F.B. : « Effectivement, même si d’un point de vue personnel ce n’est pas évident, je ne peux pas demander aux athlètes de s’engager pleinement dans un projet si je ne suis pas capable de le faire moi même.

Nous sommes tous dans le même bateau ! »

Interviews 18 septembre 2017