Dejan Savic : « Je n’ai signé aucun contrat avec l’Étoile Rouge car je veux travailler pour le plaisir »

Interview de Dejan Savic

réalisée par France Water-polo

Vous avez quasiment tout gagné en tant qu’entraîneur (Ligue des Champions avec l’Étoile Rouge, et Champion d’Europe, Champion du Monde, Champion Olympique et Vainqueur de la World League avec la Serbie). Qu’est-ce qui vous motive à continuer ce métier ?

Selon moi, un grand joueur et un entraineur professionnel n’ont pas besoin de motivation, mais plutôt d’objectifs.

 

Vous avez été considéré comme le meilleur entraîneur du monde à plusieurs reprises. De qui ou de quoi vous êtes vous inspiré pour devenir l’entraîneur que vous êtes aujourd’hui ?

Je ne pense pas être le meilleur entraîneur du monde car ce n’est qu’une conséquence des résultats obtenus avec mon équipe. La grande inspiration de mon travail sont mes joueurs eux-mêmes et chacun de ces joueurs avec lesquels je jouais dans le passé.<

 

Après avoir été Championne d’Europe, Championne du Monde, vainqueur de la World League, et Championne Olympique, la Serbie vient enfin de perdre un titre lors des derniers championnats du monde Budapest. Est-ce la fin d’une ère ?

Après les Jeux Olympiques de Rio 2016, nous avons bouclé la boucle de la meilleure des manières. Ainsi, cette année, en 2017, nous avons commencé un nouveau Cycle Olympique en vue de Tokio 2020 avec pour objectif de remporter la médaille d’or et chaque compétition jusque là ne sera qu’une étape de plus pour gagner à nouveau ces Jeux.

 

Comment expliquez-vous qu’en équipe nationale la Serbie domine le water-polo mondial, alors que les clubs ne brille plus en coupe d’Europe ?

Jusqu’en 2014, la Serbie avait trois équipes extrêmement fortes : Radnicki (Kragujevac), Partizan et l’Étoile Rouge. Nous n’avons pas pu rester sur cette lancée à cause du fait que de nombreux grands joueurs sont allés dans différents clubs étrangers et que la sélection de la Serbie soit la seule organisation qui maintienne le Waterpolo en Serbie.

 

Vous venez de signer un contrat d’entraîneur à l’Étoile Rouge de Belgrade. Quelles sont les objectifs du club ?

Je n’ai signé aucun contrat avec l’Étoile Rouge car je veux travailler pour le plaisir. Les objectifs sont d’être compétitifs dans la Ligue Adriatique et le Championnat serbe et d’essayer de construire une nouvelle école pour les jeunes joueurs de notre club.

 

L’équipe avait remporté la ligue des champions en 2013. Pensez-vous pouvoir relancer le club au sommet de l’Europe ?

Bien sûr, tout le monde veut gagner la Ligue des Champions. Néanmoins, nous avons besoin de plan stratégique, d’investissements financiers et plus que jamais de patience.

 

Allez vous continuer l’équipe Nationale en parallèle ?

Oui.

 

Depuis la participation aux derniers JO, beaucoup de Français partent dans les grands clubs européens (Romain Blary au BPM, Mehdi Marzouki à Kazan, Rémi Saudadier au Spandau, Ugo Crousillat à Szolnok). Le dernier en date, Guillaume Dino, vient d’ailleurs  de signer un contrat à Radnicky en Serbie. Quelle image de la France avez-vous ?

La France a un grand potentiel, surtout en sachant que les Jeux olympiques 2024 se dérouleront à Paris. Il est désormais important de créer une stratégie et de préparer l’équipe pour obtenir une médaille.

 

Nous avons l’habitude de terminer nos interview par la question « vachement con » : Y a-t-il un joueur français que vous auriez aimé pouvoir naturaliser pour jouer en équipe nationale serbe ?
J’ai toujours privilégié les joueurs Serbe pour une simple et bonne raison : ils doivent appartenir à notre système pendant au mois 8 ans.

Interviews 13 septembre 2017