Bruzzo : « La France sera dans un groupe très relevé »

Interview réalisée par France-waterpolo

 

A dix jours du début des championnats du Monde, Florian Bruzzo, sélectionneur de l’équipe de France féminine fait un état des lieux sur le Water-polo féminin et les objectifs de l’équipe de France sur la compétition.

 

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France-waterpolo : Vous êtes maintenant à la tête de cette équipe de France depuis un an, quel bilan tirez-vous de cette première année ?

Florian Bruzzo : « Nous sommes en train d’établir un diagnostique le plus précis possible de l’ensemble du Water-polo féminin, son fonctionnement, ses codes, ses qualités et ses potentiels freins.

Il s’agit également de mesurer les besoins en termes structurels et humains pour encadrer la pratique de toutes ces jeunes femmes au quotidien.

Le Water-polo féminin est quasiment totalement amateur, notamment au niveau des encadrements dans les clubs, et si ce n’est pas les cas de quelques locomotives, la plupart des structures souffrent d’un manque.

Sur le plan strictement sportif je suis avec intérêt le championnat de France 15 ans, la coupe de France des régions et les 2 divisions nationales seniors (Nationale 1 et ProA).

Le premier constat est qu’il existe de nombreuses jeunes filles talentueuses en France. La principale problématique est que souvent ces jeunes filles sont isolées dans des clubs ou elles sont par petits groupes et ne peuvent pas évoluer en tant qu’équipe.

La fédération permet donc les ententes afin de favoriser la participation de toutes aux différentes compétitions.

Concernant le plus haut niveau de pratique, la Pro A et donc les internationales, le manque de densité est criant, la majorité des clubs n’alignant pas 13 joueuses sur les feuilles de matchs de championnat.

Les matchs de ligue mondiale ont permis de faire une revue d’effectif, et mis en avant un certain nombre de lacunes rédhibitoires pour évoluer à ce niveau.

Cependant ce groupe n’est composé que de jeunes femmes très combatives, et ambitieuses. Je ne doute pas de leurs progrès tout au long de cet été international.

La fédération a acté l’ouverture une base nationale d’entrainement dès septembre pour assurer la continuité du travail entrepris cet été.

Elle sera composée de jeunes femmes universitaires principalement, et les aidera à mener un double projet sportif / étudiant ambitieux.

 

 

F-WP : Des certitudes sont-elles apparues dans les choix de votre sélection ?

 

F.B. : « La seule certitude que nous avions est que nous recherchions des joueuses qui sont capables d’accepter la réalité sportive du moment et de mettre tout en œuvre pour faire progresser l’ensemble du collectif.

Comme je le disais la densité n’étant pas légion, nous regrettons que certaines aient choisi d’autres routes. D’ailleurs leurs chemins recroiseront peut être le notre qui sait…

Nous croyons réellement dans le potentiel de ces jeunes filles. Il n’est pas aisé pour elles de se projeter à moyen terme tant l’écart avec les meilleures nations est grand et sera long à rattraper.

Néanmoins, à nous fédération d’organiser, et d’accompagner cette progression. »

 

 

F-WP : La France sera opposée à la Hongrie (Championne d’Europe l’an passé), les Pays-Bas (Vice-championne du Monde en 2015 et le Japon. Que pensez-vous du niveau de cette poule ? Sommes-nous favoris de celle-ci ?

F.B. : « La France sera dans un groupe très relevé, mais en participant aux championnats du monde il n’en pouvait être qu’ainsi.

Je ne pense pas que rappeler le palmarès édifiant de ces nations apporte quoique ce soit.

La grande progression du Japon depuis 3 ans, le modelé hollandais, doivent nous inspirer pour créer un système performant et pérenne. »

 

F-WP : Quel est l’objectif de l’équipe de France sur ces championnats du Monde ?

F.B. : « Nous jouerons chaque match que nous disputerons pour le gagner. L’expérience de ce collectif, rajeuni et remanié ne nous permet pas d’afficher des objectifs précis en terme de résultat. »

 

F-WP : Comment s’est organisée votre préparation jusqu’au début des championnats ?

 

F.B. : « Nous avons eu une très bonne préparation avec 2 semaines à Vittel, 1 semaine à Barcelone avec notre homologues espagnol, 1 semaine à Abbeville, un tournoi 4 nations à Utrecht (Pays-Bas), et 1 tournoi 5 nations à Dunaújvaros (Hongrie). »

Interviews 6 juillet 2017