Interview d’Uros Kalinic, tout juste naturalisé français

Interview d’Uros Kalinic

joueur de Montpellier

réalisée par France Water-Polo

Depuis le 26 décembre dernier, le montpelliérain Uros KALINIC a pris la nationalité française. Après avoir fait le bonheur de la Serbie, puis de la Macédoine, ce sera peut-être celui de l’équipe de France qu’il fera dans le futur.

Avec son club, il est dans une période importante du championnat où les gros matchs s’enchainent. Il a malgré tout trouvé le temps de répondre à quelques questions.

Crédits Photo : Guillaume Bresson

France Water-Polo : Bonjour Uros et merci à toi pour cette interview. On la fait en français ou dans une autre langue 😉 ?

Uros KALINIC : Bonjour ! Avec plaisir !

Mon père me disait toujours : « On est autant de personnes que l’on parle de langues. » Venant vivre en France, l’apprentissage du français était un choix logique.

FWP : A 32 ans, tu as déjà une carrière bien remplie. Avant ta venue en France tu avais été double médaillé de bronze aux Universiades (Belgrade en 2009 avec la Serbie et Shenzhen en 2011 avec la Macédoine), vainqueur de la Ligue Adriatique avec Jadran Herceg Novi (2011), Double vainqueur de la Ligue et Coupe de la Ligue d’Arabie Saoudite avec Al Ahli (2012 et 2013). Qu’est ce qui t’a poussé à venir à Montpellier ?

UK : Après une belle aventure au Moyen-Orient, où j’ai rencontré un monde complètement différent du nôtre, je voulais revenir au water-polo européen. Montpellier était un club qui grandissait rapidement. C’était le bon moment, le contact est arrivé spontanément, nous avions les mêmes plans et ambitions. Nous avons commencé la coopération, qui est toujours en cours pour la 5ème saison. En regardant en arrière, je peux dire que j’ai fait le bon choix.

FWP : Vous êtes actuellement 4ème, et pourtant vous êtes peut-être l’équipe dont les gros se méfient le plus (deux fois battus d’un but par Strasbourg dans la dernière minute, battus par Marseille alors que vous avez mené quasiment tout le match, victoire face au Pays d’Aix).  Est ce qu’un troisième titre national pour le club est envisageable cette saison ?

UK : Nous sommes une équipe imprévisible Nous pouvons jouer très bien comme très mal, on peut battre tout le monde, mais aussi perdre face n’importe qui. On travaille en silence, l’objectif est de se qualifier pour les playoffs. Si nous parvenons à élever et garder le niveau de sérieux à l’entraînement et la confiance en nous, nous proposerons un jeu plus constant et tout sera alors possible.

Crédits Photo : Facebook Montpellier WP

FWP : Depuis la fin décembre, tu as obtenu la nationalité française. Est ce que cela signifie que tu comptes terminer ta carrière de joueur en France et pourquoi pas de rester après ?

UK : C’est vrai que la citoyenneté française peut faciliter ma vie et ma carrière de water-polo en France, mais la vie sportive est surprenante, vous ne pouvez jamais savoir où vous serez demain et quelles opportunités s’ouvriront à vous. La vie dans le sud de la France est très agréable, mais la décision de rester ici sera prise avec ma famille le moment venu.

FWP : Et qu’en est-il de l’équipe de France ? Tu es maintenant sélectionnable.

UK : L’équipe de  France est en reconstruction, comme beaucoup d’équipes en Europe, avant une année 2020 très importante. L’entraîneur fait ses choix, et s’il me choisissait, je serais vraiment heureux. Mais à mon âge, je dois penser à ma famille, ils occupent la place la plus importante dans ma vie et, si nos plans s’adaptent bien, je peux accepter son éventuel invitation et être à sa disposition.

FWP : Combien de saisons comptes tu jouer encore ?

UK : J’aimerais pouvoir prévoir l’avenir, mais ce n’est pas possible. Pour le moment, je me sens vraiment bien physiquement et mentalement. Quand je sentirais que je perds ma motivation, mon désir d’entraînement ou de la force physique, je me retirerai. Je ne me suis jamais économisé, et quand je ne pourrai plus me donner à 100%, ce sera un signe que la fin est venue et je l’accepterai. Si cela se produira dans 1 ou 5 ans, je ne sais pas, le temps nous le dira. Je suis conscient que je suis dans la phase finale de ma carrière, c’est normal, je n’ai pas peur. 

Crédits Photo : Guillaume Bresson

FWP : Est ce que Montpellier sera ton dernier club ?

UK : C’est très possible et je n’ai rien contre cette idée. Je voudrais juste ajouter qu’avec le titre de champion de France, ce serait la fin parfaite.

FWP : Que comptes tu faire après ta carrière de sportif ?

UK : Pendant que je jouais à Novi Sad, j’étudiais en même temps. J’ai mon Master en génie de l’environnement. C’est un domaine scientifique très intéressant et important. Je voudrais traiter ces problèmes environnementaux, mais je suis conscient que, du fait de ma carrière sportive, je ne suis pas assez dans cette matière. Si cela ne se passe pas comme je voudrais, peut-être que je monterais une entreprise, j’ai quelques idées.

FWP : Nous avons coutume de terminer nos interviews par la question « vachement con ». On sait que tu as joué à Jadran Herceg Novi dans le passé, mais aujourd’hui tu joues en France… S’il y avait une finale d’Euro cup Marseille – Jadran Herceg Novi dans trois mois, pour qui serais tu ?

UK : J’aimerais vraiment voir cette finale. Je n’ai rien contre Marseille, mais sans hésiter, je suis pour Jadran. Jadran est une tradition, un mode de vie pour les habitants de Herceg Novi, quelque chose de plus grand que le simple club de sport. Après tous les problèmes qu’ils ont connu, ils forment encore de nouveaux jeunes joueurs, ils sont compétitifs en Europe, dominants au Monténégro, ils méritent vraiment de remporter l’Eurocup.

Crédits Photo : Facebook Montpellier WP

 

Actualités 31 janvier 2019